Cannes : rivalités permanentes à l’UMP.

Une question de territoire…

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Les antagonismes entre les pros Brochand-Lisnard et les pros Tabarot-Leroy ont pris un nouveau tour avec l’ouverture retardée d’une permanence électorale en centre ville. De l’extérieur, cela peut paraître puéril et risque de déconcerter les électeurs de droite, tendance majorité gouvernementale. Mais, dans ce combat de chefs, tout est important. C’est une question de territoire, chacun se doit d’affirmer sa présence de façon concrète et le défendre lorsqu'il est attaqué…

Cette nouvelle passe d’arme concerne donc l’ouverture d’une permanence à une centaine de mètres de la mairie. Protestation de la majorité municipale qui compte de nombreux membres de l’UMP, sur l’intitulé même : « 8ème circonscription Cannes Mandelieu Théoule. » On sait que, si la mairie de Cannes, de Théoule et la députation sont aux mains des brochantistes, la mairie de Mandelieu est dans celles d’Henri Leroy (candidat malheureux sur la 8ème), tandis que le Conseiller général actuel sur Cannes centre (candidat malheureux à la mairie de la même ville), n’est autre que Philippe Tabarot. Cerise sur la gâteau : les élections internes de l’UMP dans cette circonscription (qui changera son périmètre lors des prochaines échéances) ont donné une large majorité aux opposants de l’équipe Brochand-Lisnard, leur assurant du même coup une légitimité à leur présence… en ville.

Or, cette équipe municipale majoritaire, s’appuyant sur les résultats acquis dans les urnes, possède sa propre « Maison du mouvement », au Marché Forville. Il faut bien sûr entendre, Maison de l’UMP… UMP qui a, elle, sa propre officine au 99, boulevard Carnot et qui est en majorité tenue par les pros Tabarot-Leroy (lire plus haut) ; pas suffisamment visible et sans doute trop loin de la mairie, enjeu électoral pour lequel tout ce petit monde se prépare. On s’en souvient encore, c’est en face de la mairie cannoise que le culotté candidat Lionnel Luca avait installé sa permanence et fait flotter ses drapeaux. Une provocation qui avait fait sourire. Il est vrai qu’à l’époque, Bernard Brochand n’était pas maire…

Aujourd’hui, la situation est différente et cette proximité est redoutée et combattue. Il semble que le député-maire ait obtenu des instances nationales de l’UMP, raison. Sommé par Paris, de préserver l’image d’un parti rassembleur, les initiateurs de cette impertinente permanence, ont, dans un premier temps, cédé… pour mieux rebondir. Le local incriminé sera cette fois à l’enseigne de l' « Association des amis politiques de l'ouest du département », dont le président, Maurice Muller, serait un proche du maire de Mandelieu.

À deux pas de là, le local des Amis du maire de Cannes, créé sur mesure à l’époque de Michel Mouillot, est là pour rappeler aux passants et aux adhérents… la fuite du temps. Personne n’est dupe et les pressions venant d’en haut, n’y changeront rien : il y a toujours de l’eau dans le gaz à l’UMP, dans la 8ème…

Suite à la plainte de Philippe Tabarot devant le Conseil d’État à propos du déroulement des dernières municipales, Bernard Brochand qualifiait ce dernier de mauvais perdant. Cette guerre des permanences risque de le faire passer, lui, pour un mauvais gagnant… NB : au sujet de la plainte, le Conseil d’État devrait rendre son verdict, d’ici au 18 octobre. Les délais, exceptionnellement longs, pour statuer sur cette plainte prouvent la complexité du dossier et l’embarras qu’elle suscite.