Nice : le transport aérien à l’horizon 2025,

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les professionnels voient les choses de haut…

Depuis plusieurs années l’Aéroport Nice Côte d’Azur, en partenariat avec l’ Association des Aéroports de Langue Française Associés à l'Airports Council International ALFA ACI, organise tous les deux ans une manifestation de réflexion sur les évolutions du monde aéroportuaire.

Cette année, le thème choisi portait sur le transport aérien en 2025. Réunis à l’hôtel Méridien de Nice, plus de 150 dirigeants du monde aéroportuaire, démographes, économistes, sociologues, ont comparé leur vision d’un monde en mouvement. Un avenir difficile à cerner qui inquiète et qui rend improbables les perspectives à trop longue échéance. Pourtant il faut bien tirer des plans sur la comète, prévoir l’évolution du marché, anticiper les progrès technologiques, lancer des emprunts. Et surtout imaginer une planète à court d’énergies fossiles… Demain, on pourra sans doute limiter les dégâts sur les routes et carburer à l’électricité et au gaz. Les avions, ces grands énergivores et grands producteurs de C02, auront eux du mal à décoller et à traverser les océans sans pétrole. L’hydrogène… volera-t-il au secours d’une industrie, emblème de notre style vie ?

Tous ces acteurs du transport aérien se sont posés ce genre de question. Exercice difficile car nos sociétés fonctionnent sur le profit à court terme. Les Fonds de pension, les actionnaires des entreprises cotées en Bourse sont programmés pour prendre leurs bénéfices… vite. Individuellement, nous sommes nombreux à ne penser qu’à la fin du mois, de l’année, des vacances à passer aux Seychelles ou ailleurs, à notre week-end sur la Côte d’Azur, à notre semaine de ski à Courchevel pour Pâques… Quant aux habitants des pays moins favorisés que le notre, ils se contentent de regarder les avions passer dans le ciel, en rêvant qu’un jour, ils puissent à leur tour, en être les passagers… épuisant un peu plus nos réserves et notre marge de sûreté écologique.

Dans cette problématique d’un avenir si incertain, quel sera le passager du futur ? La croissance qu’on nous avez promis infinie, ne l’est pas. Le nombre de passagers à l’aéroport de Nice ne pourra pas continuer indéfiniment à progresser. On est passé en quelques décades de zéro à 10 millions. La courbe exponentielle de ces dernières années s’est infléchie. Il faut réfléchir à d’autres voyages, à d’autres voyageurs, à une autre société qui… véhicule d’autres valeurs.

Confronté à ces nombreuses interrogations, le transport aérien qui est au cœur de la mondialisation, doit concevoir de nouveaux modes d’organisation, de nouvelles solutions. Les professionnels du transport comme Hervé de Place (Aéroports de la Côte d'Azur), Gilles Bordes-Pages (Air France), Lionel Flasseur (consultant) et Françoise Alunni (représentante du Club Airport Premier), se sont trouvé face avec des intervenants spécialisés. Parmi eux se trouvaient Pierre Dussol (professeur d'économie à l'Université d'Aix Marseille), Vincent Bamberger (directeur d'ADLittle), Georges Chetochine (consultant), Philippe Fonta (vice Président Développement Durable Airbus) et… Loik Le Floch-Prigent (consultant).

Dixit Hervé de Place, président du Directoire des Aéroports de la Côte d’Azur qui accueillait cette manifestation : « Plus que jamais en période de crise, la réflexion prospective est nécessaire. Comment prévoir le modèle économique des aéroports dans le futur ? Ce qui est sûr, c’est qu’il devra s’adapter au transport aérien de demain et que pour les responsables d’aéroports trois mots clés peuvent peut-être ouvrir les clés de la réussite : se diversifier, se différencier et innover ».