Emmanuel BELLINI : un Cannois

resté très attaché à la Principauté monégasque.


- Monte Carlo, son casino -

La Maison de l’Amérique latine de Monaco rappelle fort à propos « LES ANNEES BELLINI » par une exposition qui lui est consacré. Béatrice Lecat, sa biographe qui a toute la confiance de Lucette, sa fille, détaille les liens historiques qui lient le peintre et la Principauté :

Emmanuel Bellini est né à Monaco, rue Plati en 1904, encore au temps des calèches qui deviendront son symbole. Il montre dès l’enfance, chez les frères, un don exceptionnel pour le dessin. Il suit les cours du soir du Professeur Colombo et sera membre fondateur de l’Association des Anciens élèves de l’Ecole de Dessin de Monaco. Son père travaille à l’usine électrique à Fontvieille, mais il est surtout membre de l’Herculis et de l’Etoile. C’est un grand gymnaste qui mène les sportifs de Monaco dans des rencontres internationales.

Emmanuel Bellini est très doué, son professeur le présente, après le Brevet, au Casino de Monte-Carlo pour dessiner les décors. On le trouve trop jeune et on le renvoie à des études aux Beaux Arts à Paris. Son père ne pouvant subvenir financièrement, il trouve un apprentissage d’architecte à Nice, chez Charles Dalmas, le célèbre Architecte de la Belle Epoque. Il y passe six ou sept ans et en sort avec un certificat de son employeur. Il travaille comme dessinateur chez un ou deux architectes de Monaco, mais il n’y a pas beaucoup de travail à cette époque….

Voulant se marier avec une jeune fille de la Condamine (son père est commerçant au marché), il accepte un poste de dessinateur à Sainte Maxime, dans le Var. Il se marie à l’Eglise Sainte–Dévote en 1928 et part tout de suite. En 1929, il s’installe définitivement à Cannes dans son propre cabinet d’architecture, qu’il ne quittera qu’en 1977. Il habite Cannes, mais son cœur et sa famille sont restés à Monaco Il y passera tous les dimanches, toutes les fêtes, les vacances dans le cabanon familial à la Turbie. C’est d’ailleurs à Monaco qu’il repose à présent, dans sa dernière demeure, auprès de ses parents

Dans sa carrière, qui sera bien remplie, Emmanuel Bellini va attaquer et maîtriser plus de quarante thèmes différents : le Cirque, les Clowns, les Paysages, les Champs de fleurs, les Bouquets aux couleurs des plus chatoyantes,… sans oublier ses Calèches « à la Belle Epoque » - avec leurs galants et galantes en costumes 1900 - qui feront le tour du monde… et qui nous font encore rêver… en passant par les Architectures, les splendides Cathédrales dont celle de Notre Dame, le Casino de Monte-Carlo, la jetée de Nice, le Casino de Cannes avec ses feux d’artifice aux tons chauds à dominantes orange et ocre méditerranéens…..et bien sûr ses « Extravagances » lesquelles sont drôles et réfléchies et qui démontrent combien Emmanuel Bellini est un peintre sachant osciller entre deux pôles : le Sérieux et l’Humour.

Monaco fête Emmanuel Bellini en 1972. En effet, Son Altesse Sérénissime le Prince Rainier III lui offre une rétrospective de ses œuvres dans le cadre du Sporting d’Hiver. Plus de 150 toiles y seront exposées, y compris la toute première « Deux Perruches », œuvre revenue toute spécialement de New York à cette occasion.

Pour ses 80 ans, à nouveau le Prince Souverain l’invite dans le Hall du Centenaire pour ses « Clowns et Velasquez ». Entre temps, il exposera deux fois dans une Galerie des plus connues au Boulevard des Moulins.

Enfin il sera exposé, dans le cadre du Jardin Exotique, après avoir été l’invité du Salon des Artistes de Monaco… sans oublier de mentionner sa participation, avec d’autres artistes monégasques, au « Monaco à Portopia » à Kobe, au pays du Soleil Levant, ainsi qu’à l’Exposition Internationale de Peinture de Budapest (successivement en 1981 et 1985). Après son décès, en 1989, la Mairie de Monaco lui rend hommage, par deux fois, à la Villa Lamartine.

Rappelons aussi, que chaque année, depuis son grand départ en 1989, on remet un Prix Emmanuel BELLINI au Festival International du Cirque de Monaco. Emmanuel Bellini était Officier dans l’Ordre de Saint – Charles et dans l’Ordre du Mérite Culturel de Monaco.

  • La Maison de l’Amérique latine de Monaco - Europa Résidence - place des Moulins - 98000 - Monte-Carlo - Tel : +377.93.25.17.51 - du lundi 12 au samedi 31 janvier - de 15 h à 20 h, sauf dimanches et jours fériés -


- Nice ici et ses tramways, la Côte d'Azur reste un thème privilégié…

Bénédicte Lecat