Festival de Cannes : J moins 10

Le temps de la mémoire…

Christophe Lafuente a bien raison de s’intéresser aux Mémoires cannoises. Et ce n’est pas pour rien que la nôtre soit aussi titillée par tout ce qui touche au Festival et au cinéma…

Les 10 jours – dans les débuts du Festival, on était plus près des 15 – que durent cet événement qui, peu à peu, prit une dimension universelle, sont propices à quantités d’autres occasions de faire parler de soi. On s’est habitué à ce que Chopard, Dior, Loreal, Galiano et autres grands couturiers de l’inutile, habillent les montées des marches. Canal est devenu un indispensable faire valoir et ramasse l’audience… On est un peu surpris quand un marchand de pâte dentifrice vient faire de la promotion pour des dents encore plus blanches… bien qu’il y ait après tout une certaine cohérence à ce que nos stars aient le sourire resplendissant et qu’elles aient l’haleine fraîche, si d’aventure – rassurez-vous, il y a peu de chance – vous les croiseriez…

Qu’en était-il en 1954 ? Jean Cocteau présidait le jury qui comptait parmi ses membres Hervé Bazin, Louis Bunuel, Philippe Erlanger… Un grand cru, avec un Grand Prix attribué à Teinosuke Kinugasa pour La porte de l’enfer (la Palme d’or n’existait pas encore). Et bien, en ces temps… fort reculés, il était de bon ton de relier les uns aux autres. Ainsi, nous avons retrouvé dans nos archives des photos prises lors de l'exposition consacrée aux peintres danois en l'honneur de la visite du prince Knud, oncle de la reine actuelle du Danemark, durant ce Festival, le 7ème du nom.

- un ami, Lilian Harvey et Emile Frandsen -

C’est d’ailleurs à cette occasion qu’Emile Frandsen, peintre d’origine danoise mais résident à Valbonne, reçut la grande actrice Lilian Harvey ainsi que l'Aga Khan.

  • Lilian Harvey. Danseuse, chanteuse et actrice allemande, elle démarra sa carrière au temps du cinéma muet mais, ayant de la voix, elle passa sans encombre le cap du « parlant » et se distingua dans des comédies musicales, forts à l’honneur à cette époque… Née en 1906, elle vécut de nombreuses années à Juan-les-Pins où elle décéda en 1968. Sa grande période se situe entre les années 25 et 40, elle tourna dans une quarantaine de productions. Elle se fit ensuite plus rare, apparaissant dans La route du Caire, en 1950 et Anna et les Maoris, en 1962.
  • Emile Frandsen de Schonberg. Peintre attachant, prolixe, exigeant, visionnaire, maniant avec succès la glaise et sculptant avec bonheur, ne sut pas se vendre. C’est son seul tort. Concentré sur sa recherche intérieure, il s’éloigna peu à peu de ses amis et de son public. Il fut redécouvert par hasard par Eric Clapton qui se sert d’une de ses compositions, "La fille au bouquet", pour en faire la couverture d’un de ses albums. Un album qui va être vendu à 14 millions d'exemplaires… Ses enfants Emile et Monique s’attachent maintenant à lui donner une place dans l’histoire de l’art. Une place qu’il mérite… infiniment.

- l'album mythique d'Eic Clapton, illustré par une œuvre d'Emile Frandsen -



Alain Dartigues

- mention : www.pariscotedazur.fr – main 2008 -
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