Cannes : les Mémoires Cannoises sont de retour.

Deux mois avant les élections municipales, cinq avant le Festival du film… elles sont d’actualité.

Après une si longue absence, Christophe Lafuente revient nous parler des Mémoires Cannoises qu’il avait initiées en 1996. Pas simplement en parler mais les remettre sur les rails. Le moment est-il bien choisi ? C’est que nous sommes à la veille d’importantes échéances électorales. Un moment de la vie de la cité très sensible. Si l’on vous voit parler avec l’un plutôt qu’avec l’autre, « vous êtes mort »… Ce n’est pas ce que l’on souhaite à Christophe qui s’était donné tant de mal pour son projet et avait su fédérer tant de bonnes volontés…

Des Mémoires cannoises tournées nécessairement vers le cinéma et vers le Festival qui a donné son identité internationale à la ville. Car la petite ville de province qu’était ce village de pêcheurs s’est révélée aux autres et à elle-même grâce à l’arrivée du Festival international du film. Crée pour concurrencer la Mostra de Venise, cette manifestation allait devenir en moins d’un demi-siècle, un des deux plus grands rassemblements au monde.

Revenons à ce 27 novembre 1996 et à cette conférence de presse fondatrice. Hors tout clivage politique, Christophe avait réuni un aréopage convaincant de personnalités, et il aurait suffi d’après lui d'avoir la « validation » de la municipalité pour que ça tourne et pour créer dans la foulée ce fameux espace dédié au cinéma. Vous l’aurez compris, on parlait d’un musée, du Musée du cinéma. Bernard Brochand en avait fait d’ailleurs un de ses thèmes de campagne…

Depuis, le dossier n’a guère avancé mais il faut reconnaître au maire le souci d’associer le Festival et le film à sa ville. Les murs affichent les plus prestigieuses vedettes du grand écran, les photos ornent les arrêts bus… les touristes peuvent parcourir un chemin qui n’est pas de croix mais parsemé de références cinématographique.

Ce qui n’empêche pas Christophe Lafuente de vouloir remettre dans les esprits le projet du Musée, une façon de garder trace d’un passé cher aux cœurs des Cannois, susceptible de passionner les nouvelles générations et de captiver les visiteurs, cinéphiles ou non. Il s’agit de donner forme aux Mémoires en recueillant les témoignages, en inventoriant les objets du souvenir, en redécouvrant photos, paroles perdues… Il s’agit de mettre en valeur l’identité d’un ville et de ses habitants, de protéger et de sauvegarder un patrimoine culturel, de « lutter contre la pensée unique, la mondialisation, l'uniformisation »…

Pour Christophe comme pour nous, la mémoire est essentielle. C’est un investissement, un devoir aussi. Fasse qu'il sache convaincre élus et institutionnels de son importance. Avis aux gens de bonne volonté, à la mémoire… vive.

  • sur cette photo archive, on reconnaîtra pêle-mêle quelques uns des acteurs de la première heure, réunis pour la bonne cause : Paul Pacini, Serge Basilewsky, Gérard Camy, André Paolini, Gérard Molter, Jean-Pierre Magnan, Ginou Richer, Didier Veillith, Françoise Leadouze…
- mention : www.pariscotedazur.fr – janvier 2008 -
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