Grasse. Le coup de crayon de Fragonard…
Nouvelle exposition/hommage à Jean-Honoré Fragonard. Elle réunit une soixante de dessins issus des collections du Louvre. Cette exposition met en lumière non seulement l’artiste, mais aussi son entourage artistique : son fils Alexandre-Évariste, son épouse Marie-Anne Gérard et sa nièce Marguerite Gérard. À Grasse, berceau de la famille, ces feuilles d’exception « retournent aux sources » pour éclairer d’un jour nouveau la trajectoire singulière de cette dynastie d’artistes.

Olivier Quiquempois, conservateur du patrimoine, directeur des Musées de Grasse, rappelle l’omniprésence du maître dan sla ville :
« Jean-Honoré Fragonard est très largement mis à l’honneur dans le centre historique de Grasse. Placé dans le lieu le plus central de la ville, le monument à la gloire de Fragonard, œuvre d’Auguste Maillard, inaugurée en 1907, est au cœur du jardin du Clavecin qui borde la grande esplanade du Cours Honoré Cresp, à la fois promenade avec vue sur la Méditerranée et place du marché, lieu festif de la ville.
Il est la première œuvre d’art que l’on découvre de la route qui monte et serpente de la plaine jusqu’au centre ancien. Et en arrivant, les automobilistes empruntent tous le boulevard Fragonard qui reprend au sud de la ville le tracé de l’ancien rempart. La cathédrale, située en face de la mairie, est aussi le bâtiment le plus visité de la ville par les touristes : elle abrite la chapelle du Saint-Sacrement et son tableau d’autel, Le Lavement des pieds de Fragonard qui domine les seuls vestiges du décor baroque de l’église n’ayant pas été ravagé par les flammes lors de l’incendie de 1795.
À proximité, deux musées, une fondation privée et un musée public labellisé Musée de France sont consacrés au peintre et à sa famille. Les salles du musée public Fragonard sont au premier étage de la bastide Maubert, cousin du peintre, qui conserve dans sa cage d’escalier un impressionnant décor en grisaille peint par Fragonard dans les années 1790. Le grand salon permet de découvrir, avec les copies réalisées en 1898 par Auguste La Brely (1838 -1906), la disposition que ce dernier avait imaginé pour ses quatorze toiles, Les Progrès de l’Amour dans le cœur d’une jeune fille, qui recouvrent l’intégralité des murs de la pièce. Jusqu’au Musée d’Art et d’Histoire de Provence qui possède dans son jardin le buste de notre artiste, sculpté en 1877 par Paul Liénard (1849 – 1900). Placé au sommet d’une colonne cannelée en marbre elle-même sur un piédestal à guirlandes de feuilles de chêne sculptées, il toise avec bienveillance les visiteurs.
Enfin, les déambulations pédestres dans les rues de Grasse mènent inévitablement à la plaque commémorative apposée sur sa maison natale dans l’ancien quartier Tracastel. Cette omniprésence du peintre dans la ville contraste avec la modestie des œuvres de Fragonard conservées dans les collections publiques de la ville et de ses musées : quelques dépôts du Louvre, trois dessins à l’attribution certaine et une poignée d’estampes... »
On le voit, cette exposition vient à point pour faire découvrir au public, d’autres œuvres de cet artiste qui a marqué de son empreinte l’histoire de Grasse et qui était devenu un artiste reconnu en France, témoin génial et parois coquin de son époque...

- Jean-Honoré Fragonard, Ma Chemise brûle,
1769-1770, Paris, Musée du Louvre, Département des Arts graphiques
© GrandPalaisRmn / Michel Urtado -