Rodez. L’art du portrait grec et romain..
Le portrait est un art majeur de l’Antiquité gréco-romaine, qui a concentré l’attention des artistes et des artisans maîtrisant des techniques très diverses, et qui jouait dans ces sociétés des rôles tout aussi variés. Images du pouvoir, supports de mémoire, offrandes aux divinités, ces portraits donnent aujourd’hui leurs traits, une multitude de visages aux civilisations de l’Antiquité classique.

L’exposition propose une vision renouvelée de l’art du portrait dans l’Antiquité, en s’intéressant à trois grandes questions, issues des recherches actuelles sur la question : comment le genre du portrait se définit-il en termes de moyens artistiques ? Quelles fonctions le portrait remplit-il dans l’Antiquité classique ? Comment le portrait devient-il, à partir de l’époque hellénistique, un moyen privilégié d’exprimer le pouvoir ?
Le musée Fenaille, musée d’histoire et d’archéologie, conserve une collection emblématique de statues-menhirs – premières représentations de l’Homme en Europe occidentale. Ces monuments, sculptés il y a près de 5 000 ans, occupent une place singulière dans l’histoire de la statuaire.
L’étude du portrait antique est un domaine qui s’est profondément renouvelé depuis un demi-siècle. Autrefois cantonné à l’identification de l’image des célébrités du monde antique, il est désormais considéré comme un art pleinement inscrit dans la vie des sociétés antiques, répondant à des fonctions concrètes : mémoire, honneur, expression du pouvoir. Dès lors, le portrait cherche à inscrire l’individu dans la communauté, par le savoir-faire artistique. L’exposition entend transcrire cette vision renouvelée de l’art du portrait, en articulant à la contemplation de ces visages qui nous rendent vivante l’Antiquité, une approche moderne, attentive à la diversité du portrait antique, riche de matériaux, de formats, d’usages et de contextes divers.
Les collections du musée du Louvre se prêtent idéalement à cette mise en perspective, par la qualité des œuvres qu’elles conservent, elles constituent donc la majeure partie des exemples sur lesquels se construit le propos de l’exposition. Ainsi, les célèbres portraits d’Homère et d’Alexandre le Grand voisinent avec ceux des empereurs Auguste et Hadrien.
Mais l’exposition bénéficie également d’un prêt remarquable de la Bibliothèque nationale de France, dont les collections issues de l’ancien cabinet royal se révèlent exceptionnellement complémentaires de celles du musée parisien. Au sein des fonds des musées de Rodez, le buste du jeune Marc-Aurèle, au musée Fenaille, une des deux seules effigies de cet empereur à cet âge connues hors d’Italie, offre tout autant un point d’appui aux questions ouvertes par cette exposition.