Gustave Fayet. Un centenaire inspirant...
À l’occasion du centenaire de sa disparition, l’Association «Musée d’art Gustave Fayet à Fontfroide», en collaboration avec plusieurs grandes institutions françaises, lance dès mars 2025 une grande saison constituée d’expositions, parcours, colloques, concerts et publications pour mettre à l’honneur et faire redécouvrir cette personnalité centrale de l’histoire de l’art moderne.
Première étape : Gustyave Fayet en Provence.
Elle se déroulera à la l’Abbaye Saint André, Villeneuve-Lèsavignon,
du 1er mars au 31 octobre 2025.
Gustave Fayet dessine et peint depuis son plus jeune âge. A la croisée des styles (Barbizon, Nabis, Art Nouveau, Art déco) et des techniques (aquarelle, peinture, céramique, tissus, tapis), il épouse le mouvement de l’art moderne dans la première moitié du XXe siècle, au fil d’une œuvre à la fois considérable et inclassable.
Lorsqu’il est accepté pour la première fois au Salon de Montpellier en 1889, Gustave Fayet signe : «Élève de son père». Formé à la peinture et au dessin par son père Gabriel et son oncle Léon, ses premières œuvres prolongent la tradition du paysage régional. Dans un registre proche de celui de Jean-Charles Daubigny et de l’École de Barbizon, il expose de nombreuses vues méridionales dans les Salons de Montpellier, Marseille, Béziers ou Narbonne, où il sera récompensé en 1893 d’une première médaille d’or avec son tableau ‘Un coin de mon jardin’. S’il est fidèle à l’exemple de son père et de son oncle, en dessinant sur le motif avant de le retranscrire à l’huile sur toile, Gustave Fayet se distingue déjà avec un art moins narratif et réaliste, qui laisse une plus grande place à l’impression de nature. Ses œuvres aux contours estompés et ses recherches coloristes se rapprochent tantôt de celles de William Turner, tantôt de celles de Claude Monet, dans leur façon de capter les effets de la lumière en « plein-air ».
L’exposition de l’Abbaye Saint-André, en réunissant pour la première fois l’œuvre provençale de Gustave Fayet, interroge le regard que pose l’artiste sur cette terre d’élection qui, plus qu’un simple motif, brille par ses multiples résonances intimes, artistiques et littéraires. De ses racines beaucairoises à son attrait pour la littérature régionaliste ou l’œuvre de Van Gogh, c’est au prisme de son histoire familiale, de son imaginaire littéraire et de sa culture visuelle que sera comprise la Provence de Gustave Fayet. A l’instar de Fontfroide ou d’Igny, l’Abbaye Saint-André tient une place primordiale dans l’univers artistique de Gustave Fayet. Acquise en 1916, ce lieu devient le véritable point d’ancrage de ses séjours en Provence. Des Alpilles à Toulon, en passant par la Camargue, le paysage provençal et son soleil irriguent en motifs, couleurs et lumière le moment le plus fécond de sa carrière de peintre et créateur. Loin des affaires viticoles qui font la richesse de sa famille, il y consacre de longues périodes au moment précis où il commence à se faire connaître, dans les années 1920, dans le champ des arts décoratifs. Un riche ensemble de 122 dessins, aquarelles, peintures et livres illustrés sera présenté. Commissariat d’exposition : Elodie Cottrez, historienne de l’Art et Gustave et Marie Viennet.