Hôtellerie : un coup de froid sur les réservations de Noël…

mais pas que.

Pour Vanguelis Panayotis, le patron de MKG Consulting : « Les dernières annonces et les nouveaux enjeux sanitaires vont à nouveau différer la reprise de l’hôtellerie française à la fin du premier trimestre 2022. Pour autant, la situation sous-jacente est bien meilleure en termes de reprise et les contraintes ne devraient pas être aussi fortes que l’an dernier. Ainsi, en fin d’année et au premier trimestre, l’hôtellerie française fera face à un ralentissement, mais, si les contraintes sanitaires en restent là, il ne s’agira en aucun cas d’une nouvelle hibernation. »


- Hôtel Royal Riviera, Beaulieu-sur-mer -


Au lendemain des annonces du Conseil de défense sanitaire qui s’est tenu ce lundi 6 décembre 2021, les professionnels du secteur hôtelier s’inquiètent à nouveau d’un volume important d’annulations. Le début de l’automne avait été marqué par un retour progressif de la clientèle d’affaire qui avait commencé à reprendre ses habitudes, et les vacances scolaires de la Toussaint ont également pu profiter aux hôteliers mais la tendance n’est plus au beau fixe.

Les annonces d’hier (dont l’incitation au télétravail et la limitation des regroupements dans la sphère professionnelle et privée) pourraient retarder une nouvelle fois la reprise du secteur. Et les hôteliers n’ont pas tort de s’en préoccuper. En effet, dès le 24 novembre, la conférence de presse du ministre de la Santé Olivier Veran annonçant un resserrement du dispositif sanitaire s’était traduite par un recul des prises de réservations.

Même si celles de dernière minute sont encore importantes et compensent les annulations qui se multiplient, les réservations sur les 30 prochains jours ont enclenché une dynamique de recul. Comme à son habitude, l’Ile-de-France enregistre des taux de réservation plus élevés que la province à l’approche des fêtes de fin d’année (42,3% au 6 décembre). Mais la région n’est pas épargnée par le tassement des réservations, particulièrement marqué pour la deuxième quinzaine de décembre. Si le taux d’occupation est resté à des niveaux corrects ces dernières semaines, grâce à des réservations prises il y a quelques temps déjà, la reprise complète de l’hôtellerie francilienne tardera un peu plus à venir.

Il en va de même pour Strasbourg, dont les perspectives étaient, depuis plusieurs semaines déjà, excellentes pour le mois de décembre grâce notamment aux marchés de Noël et au calendrier parlementaire, mais qui a été depuis deux semaines particulièrement concernée par l’attentisme des clients en matière de prises de réservation. La province a vu ses réservations reculer progressivement chaque semaine, au fil de la hausse des cas de contaminations et des nouvelles restrictions. Lyon, qui accueille la célèbre Fête des Lumières le week-end du 11 décembre, avait enregistré de solides volumes de réservations pendant la semaine du 22 au 28 novembre, avant là aussi d’enregistrer un fort attentisme pour la deuxième quinzaine du mois.

Globalement, l’effet de ralentissement de l’activité hôtelière française ne devrait donc se faire plus fortement ressentir qu’à partir de la semaine du 12 décembre. Mais si un tassement est bel et bien observé, il ne s’agit nullement d’un effondrement comparable à la situation de l’automne 2020, où les annulations dépassaient les réservations et où l’activité s’était effondrée à moins d’1/5 e de ses standards. La tendance actuelle est plutôt à un tassement, marquant une pause dans la dynamique de ces dernières semaines.