Il fut un temps où les hommes croyaient que toute catastrophe était l’expression d’une vengeance divine pour les punir de leurs fautes. Aujourd’hui, le Dieu vengeur a disparu mais la recherche de coupables à tous nos malheurs s’impose dans une société qui n’accepte pas la fatalité.

Qui sont les coupables de la Pandémie ? La Chine, d’où vient le virus, la mondialisation qui favorise les échanges, le gouvernement qui n’a pas anticipé les problèmes, l’administration trop lente à réagir ?…

A cette longue liste, s’ajoute ou se substitue plus récemment, au travers d’expressions politique, préfectorale ou ministérielle, l’ensemble des Français en raison de leur mode de vie et de leur indiscipline légendaire. Pourtant les épidémies existaient bien avant que la mondialisation ait produit ses effets et que nos concitoyens n’utilisent les énergies fossiles. Les Français, pour la plupart, ont par ailleurs accepté de bonne grâce des limitations à leur liberté sans précédent.

A l’ancienne formule : « Responsable mais pas coupable » succède un « tous coupables », aussi injuste qu’inefficace car si tout le monde est responsable et coupable, plus personne ne l’est ! Une loi serait même en préparation visant à exonérer de leurs responsabilités, les décideurs, pour aboutir à un « tous coupables sauf les responsables » alors que les maires à la veille de la rentrée scolaire ne craignent pas pour leur tranquillité mais pour la santé des enfants.

Le Dieu vengeur des temps ancien était bien commode pour justifier la culpabilité collective. Et si le responsable de tous ces malheurs était en fait la chauve-souris, cet animal maléfique des croyances moyenâgeuses ?

Jean Leonetti