Cannes. Politiquement correct et pis, c'est tout...
- Archives, publié en septembre 2001 -
C’est le préfet qui le dit, l’action de l’État dans le département en matière de communication est insuffisante, surtout par rapport aux moyens dont il dispose. On remarque malgré tout que les institutions ne se privent pas de communiquer, pages entières de publicité, panneaux, affiches… Belle aubaine pour les heureux médias bénéficiaires de cette manne institutionnelle. Quant au public auquel ces campagnes de communication sont destinées, n’est-il pas suffisamment intelligent pour ce rendre compte par lui-même de la qualité des services qu’il est censé obtenir de ces mêmes institutions ? Il aimerait peut-être que ces derniers soient encore améliorés, pourquoi pas en puisant dans les budgets, comme ceux consacrés à la simple... autosatisfaction ?
Etre juge sur la Côte d’Azur, est-ce une mission impossible lorsqu’on n'est pas franc-maçon ? C’est un peu la question que pose Jean-Pierre Murciano dans son livre (aux éditions Michel Laffont). Certains noms sont jetés en pâture. D’autres informations donnent quelques clefs. Il est facile par exemple de mettre un nom sur l’illustre hôtel transformé en résidence hôtelière pour le plus grand bénéfice de quelques-uns uns et avec la participation d’une grande banque et d’un conseil municipal, surtout si l’on parie qu’il est question de la Croisette.
Lorsqu’un accusé, en instance de jugement, écrit un livre, c’est pour se justifier bien sûr, pour dire sa vérité et aussi pour se protéger. Pour dire à ses ennemis, vous voyez, je suis prêt à tout déballer, alors « méfie !». On devine que le juge Murciano n’a pas tout dit, qu’il ne veut pas tout dire, qu’il en garde sous le coude.
Le juge qui répond à ses détracteurs, reste assez discret sur des faits qui lui sont reprochés. Accusé d’avoir favorisé dans une procédure le sort de MM. Herzog et Gaon [dossier Noga Hilton] pour des raisons personnelles, il ne se défend pas sur le fond mais sur la stratégie suivie par ceux qui ont diffusé l’information. On aurait été curieux de connaître ces « raisons personnelles » ?
La modernisation des statuts des Sociétés d’Economies Mixtes, les fameuses SEM, risque de bouleverser bien des habitudes. Les mandataires désignés par les collectivités locales et membres de l’exécutif de cette dernière ne pourront percevoir aucune rémunération. Gage que bien des vocations vont rapidement s’éteindre !
Ces mêmes élus seraient bien entendus exclus des commissions d’appel d’offre auxquelles aurait répondu une société dont ils seraient actionnaires. On se demande bien pourquoi, pendant aussi longtemps, une telle pratique fut admise. Mais une interrogation aussi naïve appellerait une réponse... désabusée !
Autre conséquence, la modification de la part du capital détenu par la collectivité locale concernée dans la SEM. Elle sera de 34% au minimum (minorité de blocage) et de 100%. Dans ce dernier scénario, il est évident que les risques seront aussi de 100% pour la collectivité et pour le contribuable, en cas de faillite.
Le RPF de Pasqua est allé sur les plages porter sa bonne parole. Et ses ouailles d’expliquer aux vacanciers que « supprimer le franc comme monnaie nationale ne sert strictement à rien ». De proposer donc son maintien et même d’organiser un référendum sur le sujet. Lionnel Luca, secrétaire national du mouvement, Conseil Général et député azuréen, parle de l’euro comme d’un simple « gadget politique ». Ce combat d’arrière garde n’est-il pas un peu retro ?
En prenant position sur l’amnistie des terroristes corses, certains Verts (Alain Lipiez en tête) s’éloignent encore un peu plus de leur électorat naturel, les environnementalistes. De tous ceux qui sont sensibles et inquiets à propos du nucléaire, du réchauffement de la planète, de la gestion de ses ressources, des liens entre le milieu et la santé…
Certains élus nous ont manifesté leur irritation. Ils ont le sentiment que nos commentaires jettent un discrédit trop global sur leurs fonctions. Les faits sont pourtant là. Les affaires auxquelles des élus, de droite ou de gauche, sont mêlés sont nombreuses et récurrentes. Elles concernent bien entendu davantage ceux qui, de par leur position, sont en mesure sur un dossier précis, de décider. La majorité d’entre eux n’ont aucun reproche à se faire, sinon peut-être un manque de curiosité… Reproche dont ne sont pas exclus les élus d’opposition. Un climat de défiance existe, il appartient aux élus de faire la preuve, jour après jour, de leurs capacités à diriger, à gérer pour le meilleur et pas pour le pire, le bien commun. Certes c’est un exercice difficile. Mais à notre connaissance, rares sont ceux à qui on a tordu le bras pour occuper la place. Généralement, c’est à la suite de combats épiques, souvent à la limite du fair-play, quelques fois même en dessous de la ceinture, qu’ils ont obtenu, les uns leurs galons, les autres leur bâton de maréchal.
C’est parfois en pleine canicule que le maire, ses adjoints et ses conseillers, se sont pliés à un difficile exercice de démocratie de proximité. Pas moins de six réunions de quartiers pour le seul mois d’août. Bernard Brochand a fait le choix de rencontrer la population dès le début de son mandat, ce qui est chose rare. Il a pu évaluer ainsi leurs soucis les plus ordinaires et les aspirations de ses administrés. De mesurer les difficultés quasi insurmontables de satisfaire tout le monde. Car, comme il le constatait, les aspirations du public sont diverses et variées. À un moment ou à un autre, elles s’opposent. Ainsi à la Bocca où se heurtent ceux qui veulent davantage d’animations (une animation qui engendre son lot de nuisances sonores et de risque de dérapage) et les pères peinards, amateurs de calme et de tranquillité. C’est bien entendu au maire de trancher et de prendre les risques politiques que cela implique, sachant qu'on ne peut pas plaire à tout le monde...