Les Plages électroniques cannoises : quand la musique tonne...

La soirée Dubstep, Drum & Bass aux rythmes assourdissants a stimulé les spectateurs, comme jamais, pour l’édition 2011.

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Il y a des soirées où les mots ne suffisent pas pour décrire l’énergie et l’ambiance ressenties, le DJ set du 20 juillet des Plages Électroniques en fait partie. Cela était perceptible dès l’ouverture des portes. Alors que les détenteurs de billet musical se pressaient à l’entrée, les passants entendaient des « youpiyo » qui laissaient présager d’un spectacle détonnant et donnaient envie d’aller regarder derrière les palissades occultant la vue. Le mix du premier DJ, qui, d’habitude, ne fait que nonchalamment dodeliner de la tête, n’était rien comparé au spectacle.

En bermuda et rose flashy, Beecy Rich n’en finissait pas de gesticuler sur les haut-parleurs en faisant résonner un rap tout aussi dansant que violent. L’ouragan au micro n’était pas le seul à envahir la scène, Lion Pico, par alternance, venait, lui aussi, lancer des syllabes énergiques. Celui qui chapeautait ce duo bavard, c’était Spiky The Machinist. Le DJ aixois avait délaissé son costume blanc immaculé pour endosser la tenue de plage réglementaire dans cette manifestation balnéaire. Le trio infernal redoublait de supercheries pour stimuler les spectateurs déjà bien ingambes pour la danse. Les bras en croix sur scène ou dans le public pour les photographier, tous les stratagèmes étaient bons pour hausser la température, déjà très élevée dès le début de la soirée.

- Spiky the Machinist…

Faire perdurer cette ambiance électrique aurait été un défi pour beaucoup mais ce fut une formalité pour les Avignonnais de Tambour Battant ! Les 3 fantastiques, Ben et Nico accompagnés de Wapi Wap au micro, enchaînaient, sans répit, les rythmes et les déhanchés devant un parterre de plus en plus nombreux. La frénésie qui saisissait, alors, chacun était palpable, des danseurs fascinés scotchés aux barrières jusqu’aux spectateurs plus distraits par les crêpes au chocolat ! À ce stade-là, la plage publique cannoise se remplissait lentement, sûrement et sereinement. Les différents systèmes mis en place par les Plages Solidaires connaissent un véritable succès que ce soit pour le covoiturage ou pour l’opération « capitaine de soirée » ; entreprise pour laquelle le conducteur coopérant confie ses clés à l’accueil avant de se délecter toute la soirée de boissons… non alcoolisées puis de se prêter au jeu de l’étylotest. Cependant, en ce soir de 20 juillet, les abords de plages étaient aussi bondés que le bar à bière, quitte même à provoquer des bouchons à faire pâlir Bison Fûté.

- le groupe Tambour Battant…

Les plagistes allaient prendre un aller simple pour des trépignements lascifs et hypnotiques sur une musique drum & bass de qualité. Et quelle musique ! Un des fondateurs britanniques du genre électronique, DJ Hype en personne était venu chauffer les platines alors que la voix rauque de Mc Daddy Earl scandait la mesure. Une danse lente et quasi possédée où chacun choisissait son interprétation : statique comme dans un retour de la danse de robot, relâchée comme pour les amateurs de rave ou voluptueuse. Une extase quelques fois interrompue par des coupures électriques pendant lesquelles les spectateurs hurlaient leur mécontentement et les techniciens exprimaient leur étonnement.

Les yeux ronds et la mine joyeuse, c’étaient ainsi que les spectateurs ont fini. Bass Nectar, Dj américain à la chevelure folle emblématique, comme les Daft Punk le sont avec leur casque, terminait en beauté cette soirée inoubliable.

Certains quittaient, bon gré mal gré, la piste sablonneuse pour les projecteurs du Palais Club et la musique du prodigieux Mark Ronson. D’autres assistaient à la touche finale du set, aussi violent que du Metallica, alors qu’au loin, un feu d’artifice bref saluait les Plages Électroniques et leurs 11 700 spectateurs. La suite des festivités aura lieu les 3, 17 et 18 août avec les niçois des Diamantaires, Body and Soul et Laurent Garnier comme invités de marque, des noms qui préfigurent encore des soirées très suivies.

Solène Lanza