Antibes : Les soirées des Nuits Carrées… parfaites !

La 5ème édition des concerts en contrebas du fort Vauban était une bonne façon de commencer l’été.

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Le Festival Solidays célébrait ses 12 ans d’existence à l’hippodrome de Longchamp alors que Jean Leonetti, maire d’Antibes était promu ministre des Affaires européennes suite à l’arrivée de Christine Lagarde au FMI. La cité fortifiée antiboise se faisait belle pour célébrer les 5 ans des Nuits Carrées. Depuis 2007, 150 artistes et 12 000 spectateurs ont frétillé dans l’amphithéâtre du Fort Carré avec une programmation élitiste et diversifiée ; l’édition 2011 n’y a pas fait exception.

- Majiker -

Mais avant la déferlante internationale, le public du 1 juillet devait affronter une première partie extravagante et invraisemblable. L’anglais Majiker avait la panoplie idéale pour présenter son album « The house of bones ». Fumée, cornes pour percussions et visage pâle, le musicien faisait basculer les spectateurs dans une électro pop fantasmagorique. Ce Klaus Naomi à la beat box, connu en France pour sa collaboration avec Camille, annonçait une soirée aux différents univers. Une série de concerts qui ont commencé avec le duo niçois d’Hannah. Leur « nervous folk » et leurs titres efficaces (Boy in the Mirror ou Ben’s nighbourhood) faisaient rapidement dodeliner les spectateurs de l’amphithéâtre. Des chansons inédites mais aussi des reprises. Avec leur interprétation de Time to Pretend de MGMT, Emmanuel A. et Laurent T. imposaient, seuls à la guitare et à la batterie, leur présence. Derrière un live bien mené, un disque studio. Le groupe, qui se produira en première partie de Coco Rosie en juillet à Nice, prépare son premier album prévu en automne.

- le duo niçois Hannah -

Alors que le crépuscule pointait, les deux têtes d’affiche étaient prêtes à monter sur scène sans prévoir leur grand succès auprès de l’auditoire. Fink, alias Fin Greenall, meneur du trio, n’avait besoin que de quelques chansons pour mettre l’assistance à ses pieds. Avec une folk déroutante et mélancolique dans la lignée d’Overhead, les britanniques faisaient planer leur son au milieu des néons bleutés dans une ambiance intimiste. La guitare était prédominante, le temps ethnique, les spectateurs subjugués. Le noir était à son paroxysme quand les spectateurs se pressaient devant la scène. Les messies ne payaient pourtant pas de mine. En petit short ou jean décontracté, les membres de Syd Matters devaient à leurs instruments, l’admiration du parterre de mélomanes. Avec, à leur actif, quatre albums, le groupe de Jonathan Morali est devenu culte dans la pop indépendante du moment. Leur prestation scénique était alors aussi attendue que surprenante. Le groupe français sous la lumière flamboyante ou jade retranscrit la magie empreinte de leurs mélodies mélancoliques ; et ce dans leurs chansons connues « End & Start Again » ou « Everything Else » comme dans les morceaux de leur dernier album, « Brotherocean ». Mais le temps n’était pas qu’à la langueur du soir. En variant les instruments, du clavier à la flûte traversière, avec une maîtrise prodigieuse, le groupe bravait la foule bercée avec une énergie inattendue.

- Syd Matters -

Après tant d’émotion, le public pouvait sautiller sur le groove de The Herbaliser avant de succomber le lendemain à la soul d’Andreya Triana. Le tout sous le regard bienveillant de la mascotte souriante des Nuits Carrées et de l’imposante statue du Poilu de 14. Musique remarquable, édifices sculpturaux et rivage illuminé, telle est la raison de savourer et d’attendre impatiemment les prochaines nuits sonores antiboises.