Cannes : Fin de saison farcesque,

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« Le Dindon » de Feydeau clôture la saison théâtrale cannoise !

Feydeau n’a pas dit son dernier mot ! Il suffit pour cela de voir les adaptations des pièces du dramaturge qui se préparent aux quatre coins de la France pour s’en persuader. De « la Dame de chez Maxim » à « Mais n’te promène pas donc toute nue » en passant par « Feu la mère de Madame », les metteurs en scène sont toujours inspirés, à Rennes, Toulouse ou Paris.

« Le Dindon » est sans doute l’œuvre la plus connue du vaudevilliste mais aussi celle qui a procuré à l’auteur la reconnaissance professionnelle : sa pièce fut enfin acceptée à la Comédie Française ! Si Lukas Hemleb l’a mise en scène pour la Comédie Française dans un style purement académique, certains metteurs en scène osent une vision plus novatrice du « Dindon » comme Thomas Le Douarec. Le comédien-metteur en scène n’en est pas à son premier fait d’arme. Il a entre autres, réussi à monter « Le Cid » cornélien… en version flamenco !

De passer des « Hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus » à un classique français, est-ce si facile ? Cela reste relativement aisé car le thème n’a pas d’âge. L’adultère est au centre de la pièce ; qu’il soit voulu par l’homme marié volage, Pontagnac, détesté par sa cible, Madame Vatelin, obligé par M. Vatelin… tous le subissent ou la réclament. Si le sujet est éternel, comment moderniser cette pièce du début du 20ème siècle ? La révolution est visuelle et référentielle !

C’est un exploit et un toupet assez époustouflant de montrer les amants en tenues affriolantes sado-masochistes ! Peut-être un peu trop aux goûts de certains… Les puristes seront peut-être déçus et étonnés de la réadaptation au sein du texte : Feydeau cède souvent le pas à Gérard Oury, une belle façon de rendre hommage à l’héritage comique !

Les acteurs n’ont en effet pas hésité à enflammer les planches du Théâtre Croisette par leurs frasques et… leurs nombreux fous rires repris par le public cannois conquis.

Une saison qui s’achève dans la bonne humeur avant le début de l’été cannois, un été, comme chaque année, sous le signe des rythmes électroniques, des nuits classiques et des feux d’artifices. On ne le dira jamais assez : vivement les vacances !