Provence : les vins rosés misent sur l’exportation
et sur leur caractère unique…
Le Comité Interprofessionnel des Vins de Provence entend mettre, cette année, ses efforts à l’exportation. Dans le contexte économique actuel, il s’agit de relever un sacré challenge ! Entre les alcootests au volant, tout à fait justifiés d’ailleurs, la baisse du pouvoir d’achat et les normes européennes, c’est un exercice de haute voltige d’arriver à promouvoir le vin Rosé de Provence. Pourtant, le CIVP a plus d’atouts qu’il n’y paraît à priori.
Si la France n’est plus en position d’hégémonie pour le production vinicole (beaucoup d’autres pays du monde font d’aussi bons vins rouges et blancs, et souvent moins chers), en ce qui concerne les Rosés de Provence, notre pays est le seul aujourd’hui à savoir vinifier le Rosé. En tête de liste, c’est la Provence, où d’ailleurs est né le Rosé, qui l’emporte haut la main, car il ne s’agit nullement de mélanger du blanc et du rouge, comme pourrait l’autoriser Bruxelles, mais bien d’une technique de vinification à part entière.
Bien que la France reste en pole position sur le marché mondial du Rosé (28%), elle est talonnée par l’Italie (21%), l’Espagne (18%) et les Etats-Unis (18%). Chez ces derniers, on constate une évolution très positive : les Américains, jusqu’il y a quelques années, assimilaient nos vins rosés, secs, aromatiques et fruités avec le « Blush », un vin sucré rosé foncé, qui, selon les dégustateurs, manquait vraiment d’intérêt (on n’a rien perdu si on ne l’a pas goûté !). Les vignerons américains se sont lancés depuis peu dans la vinification d’un rosé clair et sec nommé « Type Provence », ce qui a pour résultat positif d’ouvrir le marché américain sur ce produit qui commence à être apprécié, voire demandé.
En France, la Provence représente 38% de la production de Rosés alors que la Loire est à 22%, le Bordeaux à 13%, le Rhône à 11%, les autres restant assez confidentiels (Corse, Sud-Ouest, Languedoc, Roussillon).
En Provence, les AOC Côtes de Provence produisent 76,7%, les Coteaux d’Aix 11,9%, les Coteaux Varois 7,6%, les Bandol 3,7% et les autres (Bellet, Cassis et Palette) à 0 ,2%. Le CIVP représente 95% des rosés AOC de Provence.
Jouer les pigeons voyageurs autour de la planète, comme le font les responsables du CIPV est un travail de longue haleine : on est sur le moyen terme. En dehors des grandes manifestations œnologiques nationales et internationales, leur but est de conforter les marchés « matures », ceux avec qui ils travaillent depuis des années (Allemagne, Belgique, Suisse et Pays-Bas) tout en s’investissant sur les marchés à fort potentiel comme le Royaume-Uni, les Etats-Unis, le Canada et le Japon.
Le plus gros effort commercial est fourni sur les marchés « émergents » (Chine, Brésil, Russie) où tout est à faire pour implanter le Rosé de Provence. Malheureusement, comparer à certains autres pays européens, l’Etat et les Collectivités locales n’aident guère les producteurs, qu’ils soient maraîchers, vignerons, éleveurs… Un stand d’exposition permanent dans une des capitales des pays contactés rendrait un fier service aux ambassadeurs de terroir français.
- de gauche à droite: G. Viziale, responsable export, J. Bréban, président,F. Millo, directeur général, et M. Couderc, responsable économique, photo Patrick Flet -
On ne peut que saluer la ténacité, le dévouement et l’ingéniosité de Président du CIVP Jean-Jacques Bréban et de son directeur François Millo, qui font feu de tout bois pour aider leurs vignerons, pour la plupart indépendants, surchargés de travail et pas toujours réceptifs ni réactifs aux impératifs de la communication.
- Comité Interprofessionnel des Vins de Provence – Maison des Vins – 83460 – Les Arcs-sur-Argens – Tel : 04.94.99.50.10