Côte d’Azur : la presse quotidienne

tombe dans l’escarcelle de Hersant.

Adieu veaux, vaches et… pluralisme de la presse quotidienne. Il y a longtemps que cette dernière n’existe plus, tombée au gré des achats et des reventes, en pertes et profits de la mondialisation, faisant le lit de la concentration des titres de presse et créant des situations de monopole. Profits, il y en a pour les vendeurs, le groupe Lagardère, pas fâché, on le conçoit, de se débarrasser de ses titres régionaux pour la coquette somme de 160 millions d’euros. Trop délicats à manipuler, trop de contraintes, trop fragilités. C’est cette presse régionale, avec sa sœur aînée, la presse nationale qui souffre le plus de la crise qui touche l’information papier. On lit moins, on lit différemment. On passe de plus en plus de temps sur Internet tandis que le prix du papier n’en finit pas de monter.

Opération longtemps retardée, promise d'abord au "Monde", la presse nationale est la première a en parler : encore heureux ! Le lecteur, celui qui prend son petit noir au bistrot chaque matin ou celui qui achète en été sur le sable la dernière édition, n’en saurait rien ou presque. S’en préoccupe-t-il d’ailleurs ? Pas suffisamment sans doute ; lui qui semble ignorer toute l’importance de son média favori dans sa vie… de tous les jours. Car c’est bien lui qui, localement et plus souvent qu’on le croit, participe activement aux destins des élus, faisant et défaisant des carrières en leur accordant, selon ses caprices, une place plus ou moins mérité.

La presse indépendante, se concentrant uniquement sur le contenu, les événements, les faits, les informations ? On peut toujours rêver ! C’est une chose quasiment impossible car journalistes, rédactions et directions, ont leur sensibilité, leurs croyances, leurs couleurs. Et, ils ne sont pas insensibles non plus à la part que prennent dans leur entreprise la publicité. Celle qui provient d’institutions comme les Conseils généraux, régionaux, les municipalités, pèsent de tout leur poids dans les comptes et les bilans de fins d’année. Difficile de ne pas renvoyer, le moment venu, l’ascenseur à celui qui vous finance…

De Marseille à la Corse, tout sera désormais tenu par Philippe Hersant. Nice, Var, Corse-Matin parleront tous d’une même voix, et joindront la leur à celle de la Provence et Marseille Plus. Des économies d’échelle - comme pudiquement on les appelle – devraient pouvoir être ainsi réalisées, au détriment de la diversité d’opinion et d’une profession en mal de repères et de crédibilité. La pensée unique a de beaux jours…

Quotidiennement vôtre !

Le groupe Hersant Média détient notamment les quotidiens France Antilles, France-Guyane, la Dépêche de Tahiti, les Nouvelles de Tahiti, le Journal de l’Ile (de la Réunion), les Nouvelles calédoniennes. En métropole, il possède aussi de nombreux quotidiens dont l’Union-l’Ardennais, l’Est Eclair, Libération Champagne, Paris-Normandie, Liberté Dimanche, Le Havre Libre, Le Havre Presse, le Progrès de Fécamp.

Une concentration de l'information et du pouvoir qui va avec qui fait froid dans le dos.

- mention : www.pariscotedazur.fr - août 2007 -
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