Cannes : la bataille de l'eau,

plusieurs traitements possibles… mais au final une seule station.

La station d'épuration des eaux usées du bassin cannois a dépassé sa date limite de péremption… et ce depuis plusieurs années. Bien que des travaux aient été réalisés pour la maintenir opérationnelle, il est grand temps d'en construire une nouvelle pour répondre à des besoins qui n'ont pas cessé d'augmenter. De plus, il faut tenir compte de la population estivale qui vient démultiplier les chiffres.

Deux projets s'affrontent au travers de deux groupes qui s'opposent politiquement. Non pas qu'ils soient de différentes obédiences. Ils roulent tous pour l'UMP et se sont ralliés à Nicolas Sarkosy. Leur rivalité tourne essentiellement autour de l'enjeu de l'intercommunalité. Cannes, Grasse, Mougins, le Cannet et Mandelieu devraient se trouver, logiquement, dans le même regroupement de communes. Mais le tandem Brochand Lisnard n'entend pas laisser à Jean-Pierre Leleux et Michèle Tabarot les rennes de cette structure dont les pouvoirs conditionneront l'avenir de chaque partie et ils freinent sa réalisation.

C'est à cause de ces différents points de vue que Philippe Tabarot réfléchit sérieusement à une probable candidature aux prochaines municipales à Cannes, tandis que le maire de Mandelieu, Henri Leroy, agacé par les tergiversations cannoises, ira chasser sur les terres de Bernard Brochand pour les législatives.

En attendant chacun marque son territoire. Cannes a trouvé comme alliés les maires d'Auribeau, de Théoule et de la Roquette-sur-Siagne qui n'ont pourtant pas de frontières communes avec elle. C'est avec ces communes que la municipalité a créé le 1er février dernier, un syndicat intercommunal d’assainissement, le SIABC.

Un mois après, les maires du Cannet, de Mougins, de Mandelieu et de Pégomas présentent leur propre version, le SIAOAM. L'existence de ce syndicat vient d'être autorisé par arrêté préfectoral. Il a pour objet l'étude et les travaux relatifs à la construction d'une station d'épuration permettant d'assainir tout ou partie des eaux usées des communes membres et assurer la gestion des équipements. Le "tout ou partie" voudrait-il dire que l'existence d'une autre station d'épuration est légalement possible ? Cela ne semble pas être le cas. La future station devra en effet posséder un seul émissaire, ceci pour répondre aux normes européennes.

Alors ? Ce dossier paraît si sensible qu'on doute qu'il puise se débloquer avant les élections municipales de 2008. Pourtant, la situation est urgente. C'est de la santé publique dont on parle ici. Les rejets de la station – l'actuelle comme la future - finiront en mer. Ceux qui s'y baignent, locaux et touristes ont tout intérêt à ce que l'épuration des eaux usées soit la plus performante possible… Henry Leroy met en évidence le fait que le projet cannois déborde sur des terrains classés en zone inondable, ce qui rend impossible la délivrance d'un permis de construire. Le maire de Mandelieu marque là un point, peut-être décisif, surtout si la notion d'urgence est retenue.

- mention : www.pariscotedazur.fr - mars 2007 -
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