Les promesses de Sarkozy et de Ségolène :

plus de dépenses, pas forcément plus de recettes.

Nicolas Sarkosy le dit lui-même : « Mon projet représente 30 milliards d'euros en cinq ans, dont 15 milliards d'allégements d'impôts et de charges ». Des dépenses qui sont « des dépenses d'investissement » et non « des dépenses d'assistanat », souligne-t-il. Il mise tout ou presque, sur la reprise de l'économie, la diminution du chômage, la diminution du nombre des fonctionnaires qui ne seront pas tous remplacés lors de leur départ à la retraite… Si tout va bien, il commencera à rembourser la dette de la France. Si tout va mal… il faudra emprunter un peu plus.

Le Parti socialiste estime, lui, le coût des 100 promesses de Ségolène Royal a 35 milliards d'euros. Les calculs faits par des spécialistes sont plus inquiétants. Il s'agirait plus sûrement de 50 milliards pour Nicolas et de 53 pour Ségolène. Des chiffres qui risquent de plomber un peu plus les déficits budgétaires à venir. Des chiffres qui ont suffisamment inquiété Éric Besson, spécialiste des questions économiques au Parti socialiste, pour qu'il annonce hier sa démission. Même si ce dernier assure ne pas vouloir gêner la candidate, il jette le doute sur la pertinence de ses projets.

Chaque candidat promet l'impossible. Il est dans son rôle. Les électeurs y sont habitués. Demain, on rase gratuit, s'entendent-ils dire à chaque échéance ! On n'est pas élu sans une pointe de démagogie, nul ne l'ignore. Que diable, il faut un peu rêvé, croire aux miracles ! D'autant qu'installés au pouvoir, les élus se réfugieront derrière un bien pratique "à l'impossible nul n'est tenu"… En effet, l'impossible n'existe pas comme de distribuer plus avec moins de recettes. Or, n'est-ce pas ce que nous propose nombre de candidats aux présidentielles. A ce jeu là, Ségolène tient le pompon. Mais il ne faut pas pousser le bouchon trop loin…

En prenant le parti des fonctionnaires, Ségolène s'assurerait à bon compte du vote d'un quart de la population active. Elle a lu les sondages. Les Français sont plus de 70 % à souhaiter pour leurs enfants de travailler dans la fonction publique tandis que ces mêmes enfants, aspirent à la même chose dans la proportion de 75 %… Ce désir reflète un sentiment d'insécurité largement répandu dans le public. Mieux vaut un emploi, sans forcément de grandes perspectives de promotion, que les aléas du privé. Mais qui paye qui ? Les Français seraient-ils des adeptes de la politique de l'autruche, faisant semblant d'ignorer que les emplois publics sont financés avec l'argent des impôts ?

Le Canada, dans sa sagesse, a pris le taureau par les cornes et effectué les réformes rendues nécessaires par l'augmentation des son déficit budgétaire. Résultats, coupes sombres dans les ministères, budgets décortiqués et revus à la baisse et même régime sans sel pour les indemnités des élus… et le Canada qui était, il y a peu le plus mauvais élève des membres du G7, fait de nouveau partie des premiers de classe…

Le prochain président et le gouvernement qu'il nommera seront-ils capables d'engager les réformes nécessaires au redressement du pays ? Il leur faudra une sacré dose de courage … Pour terminer avec l'exemple canadien, il faut ajouter que les partis politiques et leurs représentants qui s'étaient engagés dans ce vaste train de réformes, forcément impopulaires, s'étaient sacrifiés sur l'autel de leur conviction, sûrs de ne pas être réélus. Ce qui fut le cas… Dans un pays comme le notre où les politiciens sont devenus des professionnels à part entière voilà un scénario qui a peu de chances de les séduire…

- mention : www.pariscotedazur.fr - février 2007 -
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