Alain Delon : le mégalo est de retour,

éternel insatisfait à la recherche du temps perdu…

- Delon : Nice-Matin et croissants chauds,
Hôtel Martinez, un Festival, photo Traverso -

Fait-il semblant ou y croit-il vraiment ? Est-ce une façon d’occuper le terrain médiatique ? Alain Delon qui préfère qu’on l’appelle Monsieur Delon, est devenu incontrôlable, ingérable, insupportable, imbuvable. Ce n’est pas parce qu’on est un bon comédien qu’on doit pour cela se la jouer. Il y a plein d’autres hommes et femmes qui ont du talent et qui n’en font pas tout un fromage…

Alain Delon est si horripilant qu’il contribuerait à dévaluer le beau métier de comédien. A nous faire dire que le comédien ne serait au fond qu’un interprète, un faire valoir, que le talent est ailleurs, du côté de l’auteur et du metteur en scène… De l’humilité donc il en manque à cette belle gueule, un peu fripée et qui a du mal à trouver de nouveaux emplois… à la mesure de son talent. D’autres acteurs, grands à nos yeux, ont fait preuve de plus de discrétion et de modestie. Jean Poiret, Michel Serrault, Philippe Noiret, pour ne parler que de ceux récemment disparus.

Et si tous ses effets de manches et ses déclarations tonitruantes n’étaient qu’une stratégie de communication ? Il est malheureusement à craindre que ce ne soit pas le cas. Delon croit dur comme fer à l’éternité. Il y aurait sa place, au firmament des gloires passées. On peut, on doit, si les motifs sont tangibles, être fier du travail accompli. Tout bon professionnel peut le revendiquer. On peut même manifester un certain orgueil, sentiment parfois nécessaire à l’action, mais la suffisance, la morgue, la vanité sont des défauts qu’il n’est pas souhaitable de cumuler…

La presse joue son jeu. Sans état d’âme, comme d’habitude, elle remplit des colonnes. La dernière « grosse colère » d’Alain lui fait vendre un peu plus de papier. Selon elle, Nicolas Sarkozy l'aurait convié à son voyage en Chine afin de représenter la France - l'acteur y est très populaire - mais l'entourage du Président aurait oublié de le tenir informé de sa non participation. Alors l’acteur s’est dit « très humilié » et en veut beaucoup au staff du président qu’il qualifie, faisant injustement référence à son aîné, de bande de charlots. Laissant éclater se rage et sa haine, il parle de goujaterie, de mépris, de grossièreté…

On serait tenté de dire qu’il en fait un peu trop, que, tel celui de la grenouille, son ego n’a toujours pas fini de gonfler et qu’à ce rythme là, il va finir par lui péter à la gueule. La gueule ? Une belle gueule, une gueule qui plait, est-ce suffisant ? Où êtes-vous Raimu, Gabin, Bourvil, Ventura, Fernandel… Jean Marais, Gérard Philippe ou Louis Jouvet ?

C'était mon coup de gueule…

René Allain

- mention : www.pariscotedazur.fr – novembre 2007 -
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