Côte d’Azur : les palmiers vont-ils disparaître de nos paysages ?

Depuis plusieurs années, ils subissent les assauts de parasites.

Que serait le Festival de Cannes ou le Martinez sans leur Palme d’Or ? Que seraient nos avenues du bord de mer sans leurs palmiers ? Même s’ils ne sont pas issus d’espèces indigènes, les palmiers ont envahi, nos paysages, d’abord le littoral, La Croisette et Promenade des Anglais en tête mais on les voit de plus en plus loin à l’intérieur des terres. A Mougins, au Cannet, à Grasse, particuliers et mairies, en ont fait un arbre de prédilection. A tort ?

Certains chercheurs agronomes ne sont pas loin de le penser. En tous les cas, cette essence est aujourd’hui menacée par des parasites. Venus par l’Italie et par l’Espagne, ils ont commencé leur invasion, bien trop souvent mortelle. A Palerme, de nombreux arbres ont dû être coupés, à Valence et en Catalogne des plantations ont été dévastées.

On a perdu beaucoup de temps dans la lutte contre les principaux ravageurs. C’est au début des années 1990 qu’on a constaté les premières attaques d’un redoutable papillon, le Paysandisai archon, introduit par le biais d’importation en provenance d’Argentine. Actuellement, c’est le Charançon rouge qui pose problème. Originaire d’Asie, il ne laisse que peu de temps pour réagir. Un arbre trop atteint doit être brûlé. Il y aurait environ 50 000 palmiers dans notre région et le chiffre est en constante augmentation. D’après les experts, il y a urgence. Il faut mobiliser les propriétaires privés et publics, installer des pièges et traiter les palmiers atteints avec des insecticides, détruire les plus malades. En Israël, ces mesures ont pu éviter le pire.

D’après les spécialistes, rien ne serait arrivé si les mesures qu’ils avaient préconisées avaient été appliquées dont l’interdiction d’importer des espèces à risques venant d’Egypte et d’Amérique du Sud. Ils pointent du doigt une administration laxiste et les « amicales » pressions de l’Organisation Mondiale du Commerce. Forcé de réagir, le préfet des Alpes-Maritimes a rédigé une note d'alerte, en juillet dernier, préconisant de ne plus faire circuler de palmiers pendant un an, le temps de faire un état de lieux.

Nice semble s’être conformé à cette directive et envisage d’orienter ses plantations vers d’autres végétaux comme le jacaranda. Le retour des pins parasols serait-il en vue ? Quasi éternels, nos oliviers ont, eux, encore de beaux jours devant eux. Le Rameau d’olivier détrônera-t-il un jour la Palme au rayon des récompenses ?

A Mandelieu mais surtout à Cannes, on a installé des palmiers sur les plages, certains très près de l’eau. A combien d’étés résisteront-ils ? Celui-là n’aura pas terminé son premier…

- mention : www.pariscotedazur.fr – novembre 2007 -
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