Assemblée Nationale : les députés se votent un petit parachute doré…

pour attendre la retraite, les pieds au chaud…

Catégorie Les paradoxales

Voilà une nouvelle qui n’a pas fait la une de nos quotidiens régionaux ou nationaux : le plan de retraite concocté par les parlementaires pour les parlementaires. Plus juge et partie, tu meurs… A part le Canard et quelques sites Internet, c’est du style : silence on vote… Les députés se sont donc votés un gentil petit parachute doré qui complète leur plan retraite. Qui donc d’ailleurs, sinon eux-mêmes, pouvait mieux le faire ? N’est pas député qui veut et il ne faudrait pas comparer les torchons et les serviettes. On ne va pas quand même demander aux cotisants des Caisses de retraite, l’âge à laquelle ils veulent la prendre, le nombre d’année de cotisations, le taux retenu…

Voilà, c’est fait. Les députés, tous partis confondus et pour une fois unanimes, en ont décidé ainsi. En cas de non-réélection, ils toucheront pendant 60 mois (le temps d’une possible alternance et donc l'occasion de se refaire… un mandat) 6 952 €, ce qui fait la bagatelle de 417 120 €. A l'issue de ces 5 années d'indemnités – vous l’aurez compris, il n’est jamais question de salaires lorsqu’il s’agit de fonctions électives - les députés non réélus percevront ensuite, à vie, 20 % de ce traitement : soit 1390 euros par mois.

Pour certains, « ce n’est que de l’argent de poche », une expression surprise dans la bouche d’un ancien premier adjoint de la ville de Nice, propriétaire d’hôtels qu’il a depuis vendu. Un autre élu cumulard, d’une autre commune du littoral azuréen, interviewé par nos soins, nous confiait avec sérieux « la politique, ça ne paye pas ! ». Ça eut payé sans doute… à l’époque des emplois fictifs, des dessous de tables, du financement occulte des partis politiques durant laquelle bien des enveloppes s’égaraient dans les poches des élus concernés… c’est une époque révolue, n’est-ce pas, sinon, on le saurait.

Mais, comparons ce qui est comparable et une indemnité d’élu local ne se compare pas à celle d’un député, d’un sénateur, ou d’un Président de département ou de région… A l’indemnité de base du député, s’ajoute l’indemnité inhérente à sa fonction, à laquelle il faut encore ajouter « l’indemnité représentative de frais de mandat », 6 278 € brut et « le crédit pour la rémunération des collaborateurs » d’un montant » de 8 949 €… Pour être tout à fait juste, il faut mentionner l’écrêtement des indemnités en cas de cumul de mandats locaux. La somme ne peut dépasser 7 877,82 € net par mois, à laquelle se rajoute l’indemnité représentative de frais de mandat et celle concernant la rémunération des collaborateurs (certains en profitent pour donner un « job » à parents et amis), et les frais de transports gratuits…

Il est vrai que, lorsque l’on n’a pas à payer sa voiture… de fonction et son chauffeur, ni les repas, ni son courrier, ni l’abonnement à Internet, ni le portable et le téléphone, ni son secrétariat, ni ses déplacements en avion ou en train, qu’on bénéficie de prêts à taux cadeau, il reste malgré tout à payer… le sel. Hommage à Fernand Raynaud !

- mention : www.pariscotedazur.fr – octobre 2007 -
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