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Il en ressort que si pour certains le nom d'Ibiza évoque des images de vacances et de fêtes, qu'il apparaît comme un rendez-vous incontournable d'une jeunesse branchée, en quête de bruit et de fureur, il évoque aussi d'autres aspects moins aimables. Il serait malhonnête d'affirmer que tous les participants aux fêtes qui font la fortune et la gloire d'Ibiza sont des junkies, il est impossible de nier que ces fêtes dégénèrent souvent. Qu'elles sont le prétexte rêvé pour la consommation de drogues de toutes sortes, que le marché de la drogue est contrôlé par la mafia. Que les comportements sexuels à risque y sont courants, que la prostitution y prospère. Que la musique qui y est entendue, moderne, jeune, est extrêmement bruyante, qu'elle abîme en premier lieu les tympans de ceux qui l'écoutent avec ferveur et agacent ceux qui l'entendent et les empêchent de dormir… Quels sont les Cannois qui souhaitent que leur ville devienne une nouvelle Ibiza ?

Cannes capitale du jeu, au même titre que Las Végas ? Est-ce le futur que l'on destine à la ville du Festival du Film ? Si certains y ont songé, les chiffres parlent d'eux-mêmes. Les casinos ne font plus les recettes d'antan, ils n'ont plus le même public ayant choisi de se démocratiser. Fini le temps où les joueurs obéissaient à une sorte de réflexe de classe, de pulsion autodestructrice, héritiers de colossales fortunes, seigneurs des tapis verts, rois de la banque à tout va, princes de la roulette… Place maintenant aux bandits manchots et aux mises à 1 euro, place aux gratte moi ici, gratte moi là de la Française des Jeux ! Qui veut ressembler à Las Vegas devra prendre l'eau du bain avec le bébé, devra laisser les clefs de la ville à une mafia qui ne dira jamais son nom, y laisser prospérer les produits annexes, drogues, prostitution, insécurité…

Les lecteurs qui nous ont exprimés leur point de vue étaient tous dans le même camp. Cannes a sa propre identité, elle se suffit à elle-même, point besoin de plagier d'autres villes, si grandes soit leur renom. Le cadre de la ville est unique, ses dimensions modestes, son développement durable passe par la prise en compte de sa propre réalité. Toujours plus haut, toujours plus grand conduit le plus souvent à : plus dure sera la chute !

- mention : www.pariscotedazur.fr - août 2006 -