Entre Alain Delon et le Festival de Cannes :

le divorce est prononcé.


- Alain petidéjeune au Martinez, photo Gilles Traverso -

Profondément vexé de n'avoir pas été invité lors de la 50ème édition, Alain Delon a déclaré qu'il ne montera plus jamais les marches du Palais. Mais, doit-on jamais dire jamais ?

Il y a 50 ans, Alain avait une vingtaine débutante. Il fréquentait les boîtes de nuit cannoises avec assiduité. C'est là qu'il rencontre Philippe Erlanger, personnage clef d'un Festival balbutiant. Un festival qui avait du mal à se remettre de la guerre. Un festival qui avait une revanche à prendre sur la Mostra de Venise. La France était dans le camp des vainqueurs et l'Italie avait pendu Mussolini…

C'est Yves Allegret qui lui donne le premier sa chance. Il enchaînera 87 films. A Cannes, que ce soit au Palais Croisette ou au Bunker, il montera mille fois les marches de la renommée, comme acteur ou comme invité de marque. Il est sur l'affiche de l'Eclipse d'Antonioni - Prix Spécial du Jury -, du Guépard de Visconti - Palme d'Or l'année suivante…

Si Alain Delon est à Cannes cette année, ce n'est donc pas pour monter de nouvelles marches mais pour répondre présent à l'invitation amicale de Michel Denisot et participer à son émission Le Grand journal. S'il affirme n'avoir aucune intention de dénigrer la manifestation, on sent une certaine amertume. Il est vrai qu'il y a peu d'acteurs, sans doute aucun, qui actuellement peuvent afficher un pareil palmarès et une telle notoriété internationale. Il n'y a pas si longtemps le Festival de Cannes ne s'appelait-il pas le Festival international du film…

Cette non-reconnaissance à la française, n'a pas empêché les organisateurs du Festival d'Istanbul de lui rendre hommage, le mois dernier…Il faut être Alain Delon pour comprendre Alain Delon, ou bien turc !

- mention : www.pariscotedazur.fr - mai 2006 -