Politiquement Cannes : perspectives municipales.

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Les sondages existent, ce n’est pas nous qui les avons inventés même si nous sommes de ceux qui pensons qu’ils tiennent trop de place dans la vie publique. Il faut donc faire avec et tirer les leçons du sondage Nice Matin, FR3.

La surprise vient du score de Bernard Brochand qui avec 34 % des intentions de votes, devance Gilles Cima de 11 points. Sur le papier, une avance sans appel mais tout n’est pas aussi simple. Dans la perspective du second tour, des alliances sont possibles, voire certaines. Si C.Giscard d’Estaing ne dépasse pas les 10 %, il est fort possible qu’il vienne, d’une façon ou d’une autre renforcer le bloc Cima. En effet l’on retrouve sur ces deux listes des mouillotistes qui se savent exclu de la dynamique Brochand. Or 23 + 8, ça nous rapproche du score à battre. En théorie tout est encore possible, on le voit. Pas question donc pour le premier de ce sondage de baisser la garde, même si au deuxième tour, dans tous les cas de figure, et toujours selon l’opinion d’Arsh, B.Brochand conserve une avance minimale de 8 points !

Pour un point, C.Giscard dépasse Lionnel Luca dont la composition de sa liste n’a pas séduit un électorat impressionné au départ par la confiance que lui accorde C.Pasqua.

Le porte-parole des retraités, René Raullo, peut être très satisfait de son 6 %, à un petit point seulement d’un député, maire et C.G.. Il n’est pas plus propriétaire de ses voix du premier tour que les autres candidats, mais celui qui pourra lui promettre des responsabilités voire une place d’adjoint, grappillera vite fait quelques voix.

Pas se surprise par contre pour les 11 % de la Gauche Plurielle et les 10 % du Front National. L’électorat a compris que l’enjeu n’était pas entre une idéologie et une autre mais dans le choix du meilleur maire pour la ville.

Les sondages ont aussi pour effet de jeter le trouble et le doute dans les états majors et les supporters. A quoi bon en effet continuer à s’investir pour un candidat qui de toute évidence ne peut plus prétendre à la victoire ! L’occasion pour le leader de mesurer la fidélité de ses troupes et sa capacité à les rassurer. Avec des objectifs revus à la baisse comme par exemple de placer le plus de conseillers municipaux d’opposition dans la perspective de la prochaine. On peut imaginer que C.Giscard, le plus jeune prétendant, miserait sur le moyen terme tandis que L.Luca, si son mauvais score se confirmait, retournerait sans doute vers son territoire d’origine.

Même s’ils ne s’affichent pas, les anciens des listes Mouillot se comptent. Peuvent-ils, unis, faire pencher la balance ? Ils sont en tous les cas omniprésents dans la campagne, aux municipales comme aux cantonales. Mais sans la présence du "leader maxima", les alliances sont difficiles voire impossibles entre les fidèles et ceux qui s’étaient très vite détournés de lui.

La place de député, laissée libre par le décès de Louise Moreau peut, elle aussi, jouer un rôle dans les tractations qui ne manqueront pas d’avoir lieu pour le second tour. Les partis politiques vont de nouveau peser de tout leur poids pour conserver un équilibre fragile ou chaque soutien est mesuré, comparé et compensé par un autre. Tout l’art étant, au final que sur l’ensemble des élus, son parti l’emporte sur ses alliés !

Gilles Cornut Gentille avait décidé de ne pas donner suite à ses intentions de se présenter aux municipales. Mais il lui semble important de rester en contact avec l’électorat cannois pour préserver ses chances futures. Il sera donc un des dix candidats sur le canton de Cannes-Est et sans l’investiture du RPR qui lui a préféré Jacqueline Héricord.

Yves Paoli a pris tout son temps pour apporter officiellement son soutien à B.Brochand alors qu’on l’avait vu très assidu à la permanence de Forville.

Annick Cagnat, placée en seconde position sur la liste de G.Cima ferait une très crédible première adjointe. Ancienne présidente du syndicat des hôteliers, membre de la CCI en charge de la commission tourisme, c’est pourtant pour elle le baptême du feu électoral car elle n’avait jamais encore été candidate à ce type d’élection.

Exercice difficile pour G.Cima. D’un côté, il lui faut dresser un bilan plutôt flatteur de la municipalité à laquelle il a presque jusqu’au dernier moment appartenu et de l’autre indiquer qu’il aurait fallu à cette dernière mieux communiquer et surtout être davantage à l’écoute de ses administrés.

A titre ou à un autre, c’est largement plus de la moitié de la dernière équipe municipale qui se retrouve face aux électeurs.

Sur le site de J.P.Largillet, Sophianet.com, on apprend qu’un sondage BVA-TF1 donnerait 23 % à B.B., 18 % à G.C. et 13 % à L.L.. Intox ou info ?

Dernière pièce au puzzle électoral, la publication de la liste de B.Brochand. Seul le Dr Francis Sébag et Jacques Dozol (dont la présence à la 49ème place est symbolique) ont déjà été au combat, élus RPR sur la liste de Pierre Lellouche. On note aussi une forte présence des bocassiens. Bien qu’il ne soit pas de mise d’attribuer à l’avance les portefeuilles d’adjoint, il nous est difficile d’imaginer qu’André Gironne, placé en seconde position, ne se voit attribuer, en cas de victoire, les finances de la ville ou la position de premier adjoint ou les deux.

Placé rapidement en tête des intentions de vote, B.Brochand a indiqué avoir reçu plus de 280 demandes écrites de volontaires désirant être sur sa liste. Il vaut mieux faire envie que pitié !

- mention : www.pariscotedazur.fr - février 2001 -