Ecologie : les emplois « verts », une solution contre les crises…

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de l’énergie, de la finance, de l’emploi.

Jacques Yves Cousteau avait publié une bible en 1981, sorte de vade-mecum des bonnes idées destinées à protéger la biodiversité et s’orienter vers un développement durable : l’Almanach Cousteau. J’imagine que Nicolas Hulot y a puisé abondamment. Curieusement, cet inventaire à la Prévert est toujours d’actualité et à le lire on peut mesurer tout le terrain… perdu. Car peu à été réalisé. C’est comme si les hommes savaient mais n’y croyaient pas !

En 1960, un groupe de scientifiques mettaient en commun leurs connaissances et avançaient l’hypothèse que la croissance, synonyme de prospérité, basée seulement sur la consommation de produits non renouvelables, aurait un jour une fin. Ils conseillaient vivement d’y réfléchir, d’infléchir la courbe exponentielle et de se diriger sagement vers une croissance zéro. Ils étaient membres du Club de Rome. On leur rit au nez. On continue d’ailleurs à le faire et nos sociétés occidentales, rejointes par les pays émergents, sont toujours sur la même ligne.

Un rapport, rendu public en septembre dernier, tente de concilier plusieurs options. Il veut croire que les emplois, dits verts, permettront de revitaliser le marché du travail, un concept cher à Lester R. Brown. Ce rapport publié par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, prévoit que le marché mondial des produits et services liés à l’environnement devrait doubler d’ici à 2020. Il passerait de 1 370 milliards de dollars par an actuellement à 2 740 milliards. La moitié de ce marché concerne l’efficacité énergétique, l’autre moitié les transports durables, l’approvisionnement en eau, l'assainissement et la gestion des déchets.

Selon divers scenarii, des investissements de 630 milliards de dollars d’ici à 2030 dans le secteur des énergies renouvelables se traduiraient alors par au moins 20 millions d'emplois supplémentaires. Plus de 2 millions de personnes pourraient être employées d’ici à 2030 dans l’éolien et 6,3 millions dans le solaire. Les investissements réalisés pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments pourraient également créer entre 2 à 3,5 millions d’emplois verts supplémentaires en Europe et aux États-Unis.

Seule ombre au tableau… idyllique, cette évolution favorable de l’emploi serait très inégalement répartie dans le monde. Trop peu d’emplois verts seraient créés dans les pays les plus vulnérables. Par ailleurs, un « emploi vert » n'est pas nécessairement synonyme de travail décent. Dans les pays en développement, l'agriculture et les activités de recyclage offrent souvent des emplois dangereux pour la santé, avec des bas salaires et des contrats précaires. Ne parlons même pas des problèmes liés aux OGM…

Gardons néanmoins en mémoire que bien des choix sont encore à notre portée et dépendent de nous. D’autres nous sont imposés et ne vont pas dans cette direction. L’annonce par un autre Nicolas… Sarkozy cette fois, de la relance du programme nucléaire en France et de son développement à l’étranger en est un exemple. Le président français argumente pour une plus grande autonomie énergétique. Quid des investissements dans les énergies alternatives, des économies à faire ? Tout ça, murmurent certains, pour faire plaisir à Areva et à sa charismatique présidente, Anne Lauvergeon, pour rassurer la puissante d’EDF et céder à quelques lobbys qui ne voient pas forcément d’un bon œil le développement d’industries vertes qui freineraient leur… propre… développement… économique.

Quant aux taxes professionnelles et aux emplois générés, elles réjouissent déjà les maires et les collectivités territoriales concernées. Ainsi le maire de Dieppe, Sébastien Jumel, PCF (les communistes ne seront jamais des écologistes…), jubile. La venue du deuxième réacteur nucléaire de type EPR, près de Penly (300 habitants), donnera du travail à 2000 personnes durant les travaux et créera 300 emplois. Oui, nous avons relu l’information : 300 emplois…Lire plus haut… Triomphe de réflexions et d’intérêts à court terme. Nous ne sommes pas sortis de l’auberge et nous mangerons encore longtemps des légumes et des fruits aux pesticides et nous éclairerons au nucléaire tant que les ressources en uranium ne seront pas épuisées. Itou pour le pétrole, le charbon… les vaches et les cochons.

  • à lire le rapport ici.