La vie politique ne risque pas de s’endormir cet été. Nicolas Sarkozy donne le ton. Présent sur tous les fronts, il entraîne avec lui l’ensemble du gouvernement de François Fillon. Jean-Louis Borloo prépare dans la douleur le Grenelle de l’environnement. Nombre de ministres sont sur les dents et n’imaginent pas pouvoir prendre plus d’une semaine de vacances. Quant à nos députés, dont beaucoup cumulent d’autres mandats, ils ont dû retarder leurs six semaines de congés pour débattre des mesures phares promises par le chef de l'Etat durant la campagne.

- photo C.O. -

Localement aussi la trêve estivale sera courte. Philippe Tabarot, après avoir mûrement réfléchi, autorise désormais l’information à filtrer : il se présentera aux municipales cannoises en 2008. Il rendra officielle sa candidature à la rentrée de septembre. En attendant, cette décision ne laisse pas indifférent et va animer bien des conversations qui ne seront pas toutes de comptoirs. Si elle ne surprend pas ceux qui étaient dans son entourage, beaucoup, à l’aune des résultats des dernières législatives, s’interrogent.

C’est que, justement, les résultats de ce scrutin peuvent être analysés de différentes façons. Certes Bernard Brochand est réélu. C’est lui qui siègera à l’Assemblée nationale et personne d’autre. Mais la victoire fut difficile et laisse un UMP local divisé et surtout un électorat qui a boudé, à 50 %, les urnes. Cela laisse rêveur. Le score du député sortant est relativement modeste. Il ne fait pas le carton plein comme les autres élus UMP du département.

Sur son blog, Christian Olivier met en évidence quelques chiffres. Entre les deux tours des législatives, Bernard Brochand n’a gagné sur Cannes que 709 voix, soit une progression de 5,22 % alors que son concurrent direct, Henry Leroy prenait lui 2755 voix de plus, une progression de 41,33 %. Plus inquiétant, sur le canton de Cannes-Est, dont le Conseiller général est Jacqueline Héricord, le député sortant ne gagnait que 256, une progression de 4,14 %, face à celle d’Henry Leroy, de l’ordre de 31,16 %. Sur le canton test de Cannes-Centre, aux mains justement de Philippe Tabarot, même topo. Bernard Brochand ajoutait à son compteur 256 voix, 5,47 % de plus qu’au premier tour, tandis qu’Henri Leroy totalisait 762 voix de mieux, soit une amélioration de 39,82 %…

Cette analyse a certainement contribué à la décision d’un des vice-présidents du Conseil général des Alpes Maritimes de se présenter contre le maire sortant, UMP tout comme lui. Peut-il y avoir une primaire ? C’est peu probable si l’on en croit le choix stratégique du député qui avait tout fait pour, lors des législatives, pour obtenir l’investiture UMP et forcer un autre vice-président du Conseil général à démissionner de son parti… D’autre part, les municipales sont par définition, un scrutin local qui permet plus de souplesse, là où un scrutin national ne l’autorise pas.

L’affrontement de ces deux hommes, représentants de deux générations, promet d’être intense, pour dire le moins. Chacun a des atouts dans son jeu, nous dirons plus tard lesquels. Quid des autres candidats, déclarés ou en instance de l’être ? De tous, Jean Martinez semble le plus sérieux. Jusqu’à présent assez discret, il a réuni autour de lui des anciens de l’équipe Mouillot qui rêvent de revanche. La libération de leur mentor, annoncée pour la fin de juillet, va les stimuler un peu plus. Sera-ce suffisant ? La nostalgie n’a qu’un temps et il faut parfois savoir tourner la page… Philippe Buerch, premier a avoir déclaré sa flamme, ne parait pas disposé de la machine de guerre nécessaire. Fort de cette constatation, serait-il prêt à faire équipe avec un des plus sérieux opposants au maire sortant ? Rappelons qu’il a apporté son soutien, entre les deux tours, à Henry Leroy…

Les dés semblent donc lancés. Philippe Tabarot sera candidat à sa succession pour les cantonales et jettera toutes ses forces dans la bataille pour devenir le prochain maire de Cannes.

- mention : www.pariscotedazur.fr - juillet 2007 -
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