- Cannes, le Vieux Port -

Dans certains espaces maritimes, comme en Méditerranée, la densité d’objets présents dans les fonds marins dépasse le million par km². Un bien triste constat qui nous fait mesurer le chemin qu’il nous reste à faire pour sauver les meubles… Une association, parmi d’autres agit pour donner aux plaisanciers les moyens de préserver l’océan dont ils servent sans vraiment mesurer leurs responsabilités.

 Les grandes vacances, sont une période de l’année où tout s’accélère et prend des proportions démesurées. Des millions de Français et de touristes internationaux rejoignent le littoral et se conduisent trop souvent de façon insouciante. L’association Gestes propres a choisi ce moment pour lancer sa nouvelle édition de son programme. « Je navigue, Je Trie » qui a pour but de lutter contre les déchets abandonnés en mer en incitant à trier à bord et à rapporter tous les déchets au port. L’an passé, plus de 340 000 plaisanciers ont été sensibilisés grâce à opération. Cet été, le dispositif bénéficie d’une nouvelle identité visuelle, embarque 25 nouveaux ports, s’élargit à l’Outre-Mer et traduit ses messages de sensibilisation en deux nouvelles langues…

Ce sont ainsi 95 ports qui vont déployer le programme en cinq langues pour sensibiliser les plaisanciers français et internationaux autour du slogan : « Rien par-dessus bord, tous mes déchets au port ». Le grand public retrouvera notamment les dispositifs de collecte et de sensibilisation de l’Association sur le Tour de France, les Estivales de Volley en Bretagne, le World Clean Up Day à la rentrée et d’autres opérations de nettoyage de nature.

Le message est simple qui rappelle que même un trognon de pomme ne doit pas être jeté en mer, il n’est pas assimilable par le milieu. Tous nos déchets doivent donc être rapportés au port, les trier est le 2ème objectif de cette opération qui permet aux ports participants d’offrir à leurs plaisanciers un dispositif complet de collecte et de tri pour leurs déchets à bord. L’opération est signalée dans chaque port par des affiches explicatives et un pavillon hissé. Des cabas réutilisables dédiés au tri des emballages et papiers sont remis aux plaisanciers et un distributeur de sacs poubelle pour un self-service 24/24 est mis à leur disposition. Des cendriers de poche sont également proposés aux plaisanciers fumeurs et des affiches expliquent clairement les consignes de tri dans les locaux poubelle des ports. 

Pour François Galgani, océanographe et biologiste : « Une fois en mer, il faudra plusieurs dizaines d’années pour que les déchets se dégradent, parfois même plusieurs centaines d’années. L’important, c’est de savoir ce qu’ils vont devenir. On sait qu’il y en a une grande partie sur les fonds, dans certaines zones côtières notamment en méditerranée à des milliers de mètres de fond, mais également en mer de Chine ou dans le Sud-Est Asiatique, où les densités dépassent le million d’objets par kilomètre carré, ce qui est considérable. On sait également que les objets en plastique vont se dégrader en microparticules, ce qu’on appelle le plus souvent les micros plastiques. On en a actuellement à peu près à 24 milles milliards, c’est-à-dire 24 trillions de particules qui sont à la surface des océans avec tout un ensemble de conséquences…. »

• Dans les Alpes-Maritimes, seuls les ports de Marina Baie des Anges à Villeneuve Loubet, celui de Cap d’ail et le Vieux Port à Cannes auxquels il faut ajouter à Monaco le Port Fontvieille et Hercule, ont fait la démarche… sans doute trop contraignant  pour les autres ports du littoral...