Les uns s’en doutaient, les autres le redoutaient. La brouille entre l’UMP et le maire de Mandelieu ne pouvait s’éterniser. Comment se priver d’un maire qui tient bien sa ville et qui, de plus, est l’un des vice-président du Conseil général ? Suite aux fortes pressions exercées par le député-maire de Cannes, Bernard Brochand, le parti de Nicolas Sarkozy avait été forcé de l’exclure… momentanément.

À l’approche des législatives, ce ne fut pas sans mal et sans résistances que la course à l’investiture tourna à l’avantage du maire sortant, qui avait fait jouer ses relations parisiennes. Homme de terrain et de proximité, Henry Leroy, assuma jusqu’au bout ses choix, refusant une sinécure… sénatoriale. Les urnes confirmèrent l’érosion du sortant et la difficulté pour un maire d’une commune voisine de s’imposer sur un territoire qui, n’est pas franchement le sien.

Il semble maintenant se confirmer que l’UMP a passé l’éponge et remis les pendules à zéro. Désigné avec une très… très large majorité, délégué de circonscription, Henry Leroy devrait par la même occasion retrouver ce poste que nul n’avait, en son absence revendiqué. Il a profité de l’occasion pour, de la façon la plus explicite, réitérer son opposition à Bernard Brochand. Il soutiendra son principal adversaire qui n’est autre que son collègue au département : Philippe Tabarot qui se présente à la mairie cannoise.

Mais rien n’est réglé pour autant sur Cannes. Qui obtiendra l’investiture UMP pour les municipales ? La tradition la donne au maire sortant si son bilan est bon et s’il est bien en cour. Mais, là encore, les règles sont faites pour être transgressées. A Nice, Christian Estrosi se présentera bien contre la volonté du maire sortant UMP, Jacques Peyrat… Quelles pourraient être les sanctions pour un candidat membre de la majorité départementale se présentant contre le détenteur de l’investiture ?

On se rappelle que Michèle Tabarot, actuelle députée-maire du Cannet avait joué le tout pour le tout en se présentant contre le député-maire sortant dont elle était l’adjointe, Pierre Bachelet. Le parti, à l’époque le RPR, faisant preuve de pragmatisme lui avait laissé sa chance en acceptant qu’elle se mette simplement en congé. Principe de réalité oblige, les instances s’inclinèrent devant les résultats et ne lui tinrent pas rigueur de sa fronde…

Les investitures données pour les cantonales indiqueraient-elles la tendance du jour ? L’ UMPa choisi de réinvestir Philippe Tabarot et Jacqueline Héricord, contre les candidats adoubés par Bernard Brochand, David Lisnard et Christophe Santelli-Estrani. Le pardon accordé à Henry Leroy et sa réintégration semble aller dans le même sens…