Hier encensé, aujourd'hui il est devenu plus difficile de le faire sans précautions verbales. Son coup de tête va rester dans les annales. Jusqu'à hier Zidane était cité en exemple par tous, petits et grands, joueurs et spectateurs. Mais son coup de sang a troublé la donne. On aurait aimé ne rien voir, que Zidane règle son différent à la fin du match, dans les vestiaires.

Ils furent plusieurs centaines de millions de téléspectateurs à le voir et à s'interroger. Pourquoi ? Très certainement le joueur italien lui a gravement manqué de respect mais cela n'excuse pas tout. Le champion sportif, à ce niveau, est une vedette, que dis-je une vedette, un Demi-dieu. Son comportement a valeur d'exemple. Or le message qui risque de passer est plutôt du genre : si t'as un problème règle-le avec un coup de tête. Or c'est justement contre ce raisonnement primaire que tous les éducateurs du monde luttent. Le champion qui s'emporte, qui triche, qui se dope, envoie le mauvais message. La violence n'est jamais la bonne réponse.

A l'heure où l'éducation et l'esprit civique font cruellement défaut, où l'autorité est ridiculisée, où ses représentants sont montrés du doigt et chahutés à chacune de leurs interventions, le coup de tête de Zidane ne doit pas être ni occulté ni dramatisé d'ailleurs. On attend avec impatience sa propre réaction.

Celle de Jacques Chirac est insatisfaisante. Il rend hommage et remercie avec chaleur le capitaine de l'équipe de France. Que pouvait-il faire d'autre ? Mais il fait l'impasse sur le geste déplacé de Zinedine. Que pouvait-il faire d'autre ? Ce n'est pas à nous de le dire. Les politiques, il est vrai, ne sont pas toujours en situation de donner aux autres des leçons… les crocs en jambes répétés qu'ils se font manquent souvent de fair-play…c'est le moins qu'on puisse dire !

On se souvient de l'incident Barthes et de son crachat sur un arbitre. Là aussi le sport de compétition, et son avatar, la rencontre de haut niveau, prennent du plomb dans l'aile. Cerise sur le gâteau, les scandales à répétition qui touchent le monde du cyclisme professionnel…et qui viennent jusqu'aux portes du Tour de France jeter le discrédit…

Et si nous en revenions aux bonnes vieilles valeurs du sport amateur et plus simplement encore, du sport loisir ? Ne rêvons pas, nous avons besoin de rêve et les sportifs de haut niveau nous amènent toujours plus haut, toujours plus vite, toujours plus…

Attention danger, c'est parfois casse gueule !

- mention : www.pariscotedazur.fr - juillet 2006 -