Nous avions déjà évoqué la tentative d'une ministre ontarienne d'autoriser les familles originaires de pays où se pratiquent les lois coraniques, de juger selon leurs critères des problèmes touchant à la famille (mariage, répudiation, divorce, succession). La page semble pour l'instant tournée. Il apparaît maintenant qu'une autre tentative pour rétablir une pratique qui a disparu dans les pays développés, se profile. Il s'agit de la polygamie.

Pour mieux encadrer cette pratique ancestrale, le ministère fédéral de la Justice recommande sa légalisation. Tel est la conclusion du rapport commanditée par ses services. Il s'agit ainsi de s'adapter à un état de fait, de façon à mieux protéger les femmes et les enfants qui vivent dans plusieurs unions familiales, de pouvoir par exemple régler plus justement les problèmes liés aux pensions alimentaires et aux successions.

L'étude fait partie d'un projet mis en place l'année dernière par le ministère de la Justice et par Condition féminine Canada. Elle fait suite à une enquête menée sur la communauté religieuse de Bountiful, en Colombie-Britannique, qui pratique encore la polygamie.

Après tout pourquoi pas ! Depuis des siècles, ce type d'organisation familiale est des plus courantes dans de nombreux états qui obéissent aux lois coraniques. Les Mormons l'ont pratiqué jusqu'en 1890, date à laquelle elle a été déclarée illégale aux Etats Unis d'Amérique. Chez nous, elle a été d'abord interdite par la religion – qui n'a d'ailleurs toléré le divorce qu'assez récemment – avant d'être interdite dans toute l'Europe. Mais que dire de tous ces bons chrétiens qui font des enfants à leur maîtresse et qui les entretiennent ? Ne sont-ils pas des polygames aussi ? L'exemple venant d'en haut, Mitterrand n'a-t-il pas entretenu, largement avec l'argent de l'Etat, la famille Pingeot, faisant de lui un polygame dans la mesure où il continuait officiellement à vivre avec sa première femme ?

Autre problématique, celle de femmes ayant plusieurs maris. Vous avouerez que les cas sont plus rares, en dehors de certains peuples tibétains…

- mention : www.pariscotedazur.fr - janvier 2006 -