C'est à Épinay, dans le neuf trois, que l'Alliance Républicaine Écologique et Sociale a pris son envol en réunissant plus de deux mille personnes qui n'étaient pas venus pour faire du tourisme. Les deux Hervé, Morin et de Charette étaient remontés à bloc et prêts à en découdre avec l'UMP. Hervé Charette descendant de chef chouan n'a pas eu son pareil pour écorner les posts gaullistes de l'UMP en rappelant la façon dont Jacques Chirac avait trahi Valéry Giscard d’Estaing autorisant François Mitterrand à prendre la main pour deux mandats à la tête de l’État. Comme quoi, un jour ou l’autre, il faut payer la facture, même en politique… Puis, ce fut au tour du président fondateur du Nouveau Centre, Hervé Morin, de critiquer… vertement François Bayrou, coupable d’avoir dilapidé (momentanément du moins) le capital centriste auprès des électeurs. Tant et si bien que cette recomposition du centre peut paraître un exploit

Jean-Louis Borloo est apparu à la tribune très combatif et très pragmatique, se gardant toutefois de s'attaquer « au président, son ami ». À ce rythme là, il n’est pas sûr d'ailleursqu’il le reste éternellement…

Cette union qui fait aujourd'hui la force des Centristes apparaissait au soir de cette grand’messe comme crédible face à la majorité présidentielle et à ses difficultés actuelles. Elle peut aussi être la véritable alternative du Centre droit à Marine le Pen. Cette union ira-t-elle au bout de sa démarche et adoubera-t-elle un candidat issu de ses rangs pour les élections présidentielles d’avril 2012 ? La politique est un travail de longue haleine et les élections doivent se préparer longtemps à l'avance. Il y aura certainement durant les mois qui viennent des surprises et des virages amorcés à droite ou à gauche, voire des dérapages plus ou moins incontrôlés.

Il m’apparait que Jean-Louis Borloo est un homme pragmatique, peut-être l'homme de la situation pour la France, une situation heureusement forte très éloignée de celle de la Grèce malgré les campagnes de désinformation de la gauche. On peut compter sur l’habilité et les qualités de gestionnaire de notre ancien plusieurs fois ministre (économie, finances et emploi – écologie, énergie, développement durable et aménagement du territoire), pour tenir la barre. Il ne s’est pas encore déclaré candidat et poursuit son propre calendrier sans se laisser déstabiliser par les médias.

Sur le plus long terme (à peine d’ailleurs, en France une échéance électorale en cache une autre), l’Alliance de ces républicains écologistes et sociaux pourraient aussi troubler les rapports de force au sein de la majorité dans la perspective des législatives qui auront lieu seulement un mois après que les Français aient choisi leur nouveau président. Même si les Centristes ne présentaient pas de candidat dans la crainte (aujourd’hui fondée) de voir exclus les candidats de la droite et du centre du deuxième tour pour cause de multiplication des prétendants, ils ont d’ores et déjà marqué leur territoire. Cela trouble le jeu, c’est le moins qu’on puisse dire, et c’est ce que pensent aussi les caciques de l’UMP, par exemple dans le département du Var, qui appréhendent de devoir réviser le rapport ambiguë et quelques peu dédaigneux qu’ils entretenaient jusque-là avec leurs alliés.

Gérard Charlier de Vrainville

• une information datant de vendredi est venu corroborer le texte ci-dessus. Les instances du Nouveau Centre varois, du Parti Radical, de la Convention Démocrate et de la Gauche Moderne se sont en effet réunis prés de Draguignan. Ils ont constitué le premier bureau politique départemental varois de l’ « Alliance Républicaine Écologiste et Sociale ». Celui-ci comprend 9 représentants du Nouveau Centre, 9 Radicaux, un membre de la Convention Démocrate et un de la Gauche Moderne. À sa tête, une co-présidence avec Jean-Pierre Colin Conseiller régional et Xavier Guerini, maire de Flayosc et vice-président de la Communauté d'agglo de Draguignan. Il a été aussi décidé de nommer un délégué par circonscription. Sur la cinquième circonscription Fréjus Saint-Raphaël, c’est Gérard Charlier de Vrainville qui a été désigné en accord avec Élie Brun, maire de Fréjus, membre du parti radical et président de la communauté d'agglo de Fréjus Saint-Raphaël.