Africa Corp : la pauvreté de l’Afrique fait le richesse

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Catégorie Pieds dans le plat

de ses présidents…

Que ce soit François Mitterrand, son fils Jean-Christophe, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy ou… Charles Pasqua, tous savent de quelles façons sont utilisées la plupart des multiples aides financières accordées aux pays africains. Bien qu’élus démocratiquement, beaucoup de leurs Présidents ont pris la fâcheuse habitude de puiser dans les caisses, au détriment des populations dont ils ont la charge et qui vivent par millions dans le plus grand dénuement, à la merci de la moindre épidémie.

Sûrs – jusqu’ici - de leur totale impunité et faisant preuve de beaucoup de désinvolture, ces presque présidents-à-vie n’hésitent pas à « investir » le produit de leurs détournements dans des châteaux, des villas sur la Côte d’Azur, des hôtels particuliers à Paris… L’initiative de l’ONG, Transparency international, va-elle modifier les us et les coutumes datant des débuts de la décolonisation ? Daniel Lebegue, le président de l’association se réjouit. La plainte pour recel de détournement de fonds publics, blanchiment et abus de bien social vient d’être validée par Françoise Desset, juge du pôle financier au Parquet de Paris. Denis Sassou-Nguesso, Omar Bongo et Téodoro Obiang devraient avoir à s’expliquer sur le « comment ont-ils pu acquérir un tel patrimoine immobilier en France ».

Cela suffira-t-il à les décourager ? Ne seront-ils pas tentés d’aller tout simplement ailleurs, là où les exigences de… transparence seraient moindres ? Des esprits malins murmurent : dans ce cas, mieux vaut les garder chez nous. C’est bon pour le commerce ! Quant aux politiques, ils s’inquiètent déjà : et s’ils nous coupaient le robinet du pétrole, s’ils se mettaient à faire des affaires avec d’autres pays concurrents… moins regardants ?

Il y a de fortes chances que la raison d’Etat et l’intérêt national mettent un frein, sinon un terme, à cette tentative de changer la donne. D’autant que, lorsqu’on est riche, on a les moyens de se payer les meilleurs défenseurs. Patrick Maisonneuve, l'avocat français d'Omar Bongo, cherche déjà la faille. Les plaignants ne pouvant se prévaloir d'un préjudice dans ce dossier, celui-ci risque bien de tomber à l’eau. Fin de l’entracte !