La sécurité des barrages en question

à la veille du renouvellement des concessions…


- le barrage de La Rouvière construit entre 1969 et 1971, ici pendant la crue de septembre 2002 -

Un rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques sur l’amélioration de la sécurité des barrages et des ouvrages hydrauliques a été rendu public en juillet.

La France compte 399 barrages sous concession, soit plus de 95% du total de la puissance hydroélectrique installée. En 2008, 80% d’entre eux sont exploités par EDF. Le rapport souligne que les grands barrages « posent moins de problèmes cruciaux et immédiats qu’il n’y paraissait en première analyse » depuis le lancement, par EDF en 2006, du projet de rénovation du patrimoine hydraulique.

Le rapport recommande notamment la poursuite des recherches sur la résistance sismique des ouvrages et sur les maladies du béton. En revanche, le rapport pointe le manque d’entretien et de surveillance des petits barrages et des digues du fait de problèmes de financement des travaux nécessaires de la part des collectivités territoriales ou des propriétaires privés. Il préconise soit leur prise en charge par les conseils généraux, soit la démolition des ouvrages jugés dangereux sur ordre du préfet.

La sécurité des ouvrages est la première priorité pour le choix des concessionnaires dans le cadre du renouvellement des concessions. Or les concessions de barrages hydrauliques exploités par EDF arrivent à échéance à partir de 2009 et leur renouvellement est ouvert à la concurrence depuis l’abrogation du droit de préférence d’EDF en 2006.

Sur le dossier de l’énergie électrique, les écologistes préfèrent la solution hydroélectrique que l’usage du nucléaire. Le nucléaire qui, on l’oublie souvent, produit plus de 80 % de l’électricité en France. Même s’ils n’ont rien à voir avec les risques que les usines atomiques font courir à la population, les risques technologiques existent bel et bien. On se souvient encore avec émotion du barrage de Malpasset dans le Var, près de Fréjus. Il céda le 2 décembre 1959 et sa rupture causa la mort de 423 personnes.
Certes, les leçons ont été tirées et ces ouvrages sont soumis à un contrôle strict. Il n’empêche, ils vieillissent et comme nous pas toujours très bien… les uns ont la maladie du béton, les autres sont sur un sol à risques, à la merci de crues centennales et de séismes. De plus, lorsque tout… baigne depuis longtemps, c’est presque normal, on baisse la garde.
Le rapport qui vient d’être publié a le mérite de mettre les pendules à l’heure !