L'esprit de Cocteau vit dans une villa de Saint Jean…Cap Ferrat.

Carole Weisweiller, en gardienne du temple, nous en ouvre grand les portes.

Catégorie Les Arts au soleil

C'est avec beaucoup d'émotion que Carole Weisweiller a reçue quelques privilégiés dans la villa familiale de St Jean Cap Ferrat. Pour leur faire visiter un sanctuaire où vit l'esprit bien vivant de l'artiste hors norme qu'était Jean Cocteau. Quant au corps, idéalisé, il est présent lui aussi sur les murs… où la mythologie grecque et la Méditerranée lui offraient un support idéal.

En 1950, la mère de Carole, Francine, le rencontre à l'occasion du tournage du Testament d'Orphée qu'elle cofinance. Elle l'invite à passer quelques jours de détente au Cap. Les deux s'entendent à merveille et Jean commence à "tatouer" les murs de la villa. Il y séjournera à de nombreuses reprises sur une période de 13 années, jusqu'à sa mort. Chaque fois il laissera son empreinte, un peu profondément. Il transforme peu à peu la villa en atelier, dessinant sur les murs, les plafonds, sur les armoires et laissant ici et là des objets personnels, traces obsédantes de son passage.

Le cadre est idyllique, face à la baie de Villefranche. La villa, elle, paraît modeste entourée par les demeures cossues des millionnaires venus du monde entier. Cette simplicité est de bon aloi, et Carole a tenu à la garder intacte. C'est là qu'elle passait ses vacances, c'est là qu'elle le voyait écrire, peindre, dessiné, perché parfois sur une échelle ou un échafaudage, heureux de cette activité qui le distrayait de sa solitude vagabonde.

Caroline Weiweiller a résisté aux sirènes des marchands de biens. Tout est intact alors qu'elle-même séjourne fréquemment dans la villa. Un patrimoine qu'elle préserve avec passion et qu'elle veut léguer aux générations futures. C'est pour cette raison qu'elle s'est rapprochée du Conseil régional du tourisme, présidé par Dominique Charpentier et de l'Association des vieilles maisons françaises représenté par un passionné, Patrice Mattant. Pas question néanmoins de livrer sans précaution au public l'intimité d'un artiste fragile autant que ses fresques le sont. Une solution doit être trouvée pour protéger et sécuriser ce témoignage qui dégage tant de caractère et tant de force.

A la question : s'il y avait le feu chez vous, qu'est-ce que vous emporteriez ? Cocteau répondait : le feu. A la villa du Cap, c'est le feu intérieur qui brûle, entretenu jalousement par une Pythie moderne qu'il convient d'encourager.

- mention : www.pariscotedazur.fr - juin 2006 -