Festival de Cannes : quand un ex-vice-président des Etats Unis vient nous faire une leçon d'écologie,

c'est un peu le monde à l'envers.

- en nouveau prédicateur de l'écologie -

Le peuple le plus pollueur du monde et grand dévoreur des ressources non-renouvellables de la planète ne nous a guère habitué à brandir le flambeau de l'écologie et de la protection de l'environnement. Donc, surprise, surprise. Al Gore, l'homme qui s'était mis en travers de la route de Georges Bush junior, challenger malheureux aux présidentielles de 2000, a prévu de montrer son film au Festival de Cannes. Hors concours évidemment car la démarche est plus citoyenne qu'artistique. Dommage après tout, mais il ne faut pas rêver. Si un Nanni Moretti est capable de nous présenter un Silvio Berlusconi dans la peau d'un Caïman, il ne fallait pas s'attendre à ce qu'un ex leader politique américain fasse des pas de deux.

Ni ballet, ni comédie romantique donc, ni même satire ou auto-dérision. Les anti-américains primaires risquent de se régaler, les écolos n'apprendront rien et les possesseurs de 4x4 ne changeront pas de voitures pour autant. La vérité que colporte Al Gore risque bien de ne déranger personne au Festival, tout occupé à ce faire une beauté, à s'asperger de coûteux parfums, à se draper - le plus ostensiblement possible - dans de la soie ou de l'organdi…Le champagne coulera à flot, le caviar se mangera à la louche, le public patient et discipliné s'agglutinera derrière les barrières pour voir monter les vedettes présentes et futures…

"An Inconvenient Truth", ce documentaire réalisé par Davis Guggenheim est censé déranger le spectateur et éveiller sa conscience écologique à propos des conséquences inopportunes du réchauffement de la planète. Il dénotera ici mais qui s'en plaindra. Pas pire que Mondo vino qui fut présenté, on ne sait par quel miracle, en compétition. L'eau fut changé un jour en vin, un jour seulement, pour Mondo vino le vin s'est changé… en sélection avant d'être généreusement distribué à quelques bénéficiaires…

Classé parmi les cent personnes les plus influentes de l'année selon Times, Al Gore, bon cheval sur le retour, est annoncé officiellement et devrait monter les marches du Palais. Ce ne sont pas celles de la Maison Blanche mais quand même !

- mention : www.pariscotedazur.fr - mai 2006 -