Confinement saison 2. Entre dépression et transgression…

Catégorie Les paradoxales

Une dizaine de jours après l'entrée en vigueur du reconfinement, où en sommes-nous de l'application des mesures anti-Covid dans la sphère personnelle comme professionnelle ? Alors que de plus en plus de voix s'élèvent pour réclamer un durcissement des règles de confinement, les mesures sanitaires mises en place depuis le 30 octobre sont-elles acceptées et surtout respectées par les Français ?


Au-delà des impressions personnelles sur un confinement qui serait plus « mou » qu'au printemps, l'Ifop a cherché à mesurer de quelle manière les consignes étaient à la fois vécues et perçues par les Français. Réalisée pour le site Consolab auprès d'un échantillon national représentatif de taille significative (2 030 Français dont 1 097 salariés), cette enquête montre globalement une moindre acceptation des règles mesures anti-Covid tant sur le plan psychologique que dans les différentes formes d'interactions sociales. En effet, tant dans leur vie personnelle que professionnelle, les Français apparaissent davantage enclins à transgresser les nouvelles règles, y compris la règle selon laquelle le télétravail est une obligation, pas une option… Par rapport aux taux d'observance observés par l'Ifop durant le premier confinement, le respect des règles du reconfinement, tant pour les particuliers que pour les entreprises, apparaît en net recul. 

    1.  En à peine une semaine, une majorité de Français (60%) admet avoir déjà transgressé les règles de circulation depuis l'entrée en vigueur du confinement le 30 octobre 2020, soit un taux quasiment deux fois plus élevé que ce que l'Ifop avait pu observer lors du premier confinement après 6 semaines (33%).

    2.  Alors que nombre de Français (4 Français sur 10) vont affronter ce second confinement seuls, un tiers (32%) des personnes seules mais disposant d'un partenaire sexuel occasionnel - soit 14% de la population - ont déjà transgressé le confinement pour voir leur moitié et une sur quatre (25%) pensent le faire d'ici la fin du confinement.

    3.  Mesurant pour la première fois le degré d'application de la règle du télétravail, cette étude montre que pour la moitié des salariés exerçant une activité télétravaillable (46%), les entreprises ne respectent pas scrupuleusement l'obligation de passer en télétravail.

    4. Face à ces comportements, la plupart des salariés concernés choisissent le silence : à peine 11 % des salariés ayant du aller sur leur lieu de travail alors que ce n'était pas indispensable ont rapporté les faits à leur syndicat et ils sont deux fois moins nombreux (5%) à les avoir rapportés à l'inspection du travail. 

    5. Aujourd'hui, à peine la moitié (46%) des salariés ayant un poste totalement télétravaillable travaillent tous les jours depuis leur domicile. Les autres alternent entre présentiel et télétravail (40 %) ou se déplacent tous les jours sur leur lieu de travail habituel (14%).