Francophonie. Jocelyne Mas récompensée…

par une médaille d’or.

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Catégorie Les Arts au soleil

Le français est la cinquième langue la plus parlée au monde avec 300 millions de locuteurs représentant 4 % de la population mondiale. Le nombre de francophones approchera les 700 millions en 2050 soit 8 % de la population mondiale (1 personne sur 12), et 85 % de ces francophones seront en Afrique du fait de la croissance démographique.



- Jocelyne Mas et Denis Fada -  photo © Gilles Massé -


Chevalier dans l'Ordre National du Mérite, Membre de la Société des Poètes Français, Jocelyne Mas vient de recevoir à Villeneuve-Loubet la Médaille d'Or des Valeurs Francophones de la prestigieuse Institution La Renaissance Française. Elle lui a été remise par son président international Denis Fada. Ce dernier a fait référence à son enfance dans une Algérie française qu’elle dut, avec sa famille, quitter précipitamment et dans la douleur : 


« On imagine la fin de votre enfance et votre adolescence rythmées par le bruit des bombes et des armes, marquée par la souffrance, par la perte, par la tragédie, par l'exode et par l'exil. Comment un être humain peut-il sortir intact de ces années épouvantables, de ces années d'horreur ? L'histoire de la terre d'Algérie est trop souvent déformée, bafouée, tronquée, trahie. Heureusement, il y a la mémoire des témoins ; elle doit être prise en compte par les historiens. Encore faut-il qu'il y ait des écrivains qui la mettent en évidence cette mémoire, qui la fassent vivre. Vous êtes de ceux-là. Heureusement que nous vous avons, Madame !

Ce qui importe pour vous, c'est tout à la fois, de rendre hommage et de rendre justice, et tous les prix, toutes les distinctions, toutes les marques de reconnaissance que vous avez reçus, c'est aux générations précédentes que vous les offrez. Vous êtes, Madame, un passeur infatigable : vous faites connaître l’œuvre des uns et vous écrivez pour transmettre cette connaissance aux autres, aux générations qui arrivent….

Dans votre œuvre qui ne compte pas moins d'une dizaine d'ouvrages, vous faites vivre ou revivre votre terre et ceci particulièrement dans ‘Chez nous en Algérie, la Méditerranée était au nord’ . Il apparaît qu'il y avait là-bas un peuple en formation, oui j'ose employer le mot peuple. Il y avait une unité, une langue française enrichie d'un vocabulaire algérien constitué de multiples apports, un accent, des parlers, une cuisine, une littérature, une littérature propre, foisonnante et de très belle qualité ; Camus, bien sûr au premier rang, lui qui a si bien compris l'âme des siens….

En somme il y avait sur votre terre une véritable culture, une culture algérienne, comme on peut dire, par exemple, qu'il existe une culture napolitaine. Car il y avait une façon de vivre un peu à part ; je dirais, il s'agissait d'un peuple qui savait vivre dans ce bonheur d'être ensemble tout simplement, de communiquer, sans distinction de race ni de religion, ce bonheur d'une bonne humeur permanente, même dans les moments difficiles, parce qu'il y avait ce fort sens de l'amitié et aussi les mots d'esprit, car, de l'esprit il n'en manquait point !

. Votre engagement mémoriel, votre attachement à votre terre ne vous ont pas empêchée de donner aux animaux beaucoup d'amour et beaucoup de votre temps, mais surtout de vous fondre remarquablement dans votre nouvel environnement et d'aimer profondément votre terre d'accueil; ceci grâce à votre optimisme et à votre propension à voir toujours le beau côté des choses. »