Mougins. Quand une « Machine de cirque » fait le show...

Le nouveau théâtre « scène 55 » recevait dimanche dernier une compagnie venue du Québec conquérir un nouveau public.



« Machine de cirque » est en fait un organisme sans but lucratif dont la mission est de rassembler les différents acteurs du milieu des arts et de la technologie autour de projets de production de spectacles de cirque. Elle nous a offert ce jour-là un spectacle grand public, à la fois poétique, technique et humoristique. Les protagonistes nous ont proposé dés le départ un univers précis qui, à plus d’un titre, pouvait rappeler Les Temps Modernes de Chaplin.


Acrobates, jongleurs, clowns à leur heure, ils déploient une énergie communicative de pitreries en jeux de mains, de mâts chinois en planche coréenne. Tout au long de la prestation d’une heure et demi, l’un d’entre eux, fou de musique, les accompagne avec des instruments (batterie, synthé, ukulélé) mais il peut aussi se saisir de tout pour faire jaillir de la musique (un cadre de vélo, un morceau de fer...). Ce qui donne un environnement musical à la fois métallique et enveloppant.


Sur la scène se dresse une sorte d’échafaudage en métal sur lequel repose un tas d’objets qui, à un moment ou un autre, vont se mettre en mouvement et permettre aux artistes d’entreprendre d’incroyables figures. Pour notre plus grand bonheur les personnages nous ont présenté un numéro de jonglerie époustouflant où la distance, le nombre et les angles ne sont même pas un problème ! Les uns jonglent tandis que les autres font une parade vivante et appuyée.


Tout à coup le rythme se calme et se pose. Nous voila devant un jeune homme amoureux qui vient chercher une jeune femme dans le public et l’invite à sortir : restaurant, boîte de nuit... On les accompagne dans ce rendez-vous langoureux dont les sons et bruitages sont produits en direct par le musicien, les meubles et autres accessoires utilisés par ses compères. Un moment poétique et comique. Complice, on partage avec la jeune femme, son embarras pour s’asseoir sur ces fauteuils/humains...


Puis à nouveau tout s’accélère et on repart dans le tourbillon. Nos yeux s’écarquillent lorsque l’un d’entre eux va monter sur un monocycle deux fois plus grand que lui. Nous éclatons de rire avec le fameux numéro des serviettes qui, ici, est exécuté à quatre. Quoi de plus amusant que ces garçons complètement nus, tentant de préserver leur pudeur derrière une serviette de bain ? Notre souffle se coupe quand arrive le numéro de planche coréenne.


Il n’y a pas que la hauteur et les figures acrobatiques qui nous émerveillent mais aussi les déplacements et l’équilibre. L’accompagnement musical tout simplement au ukulélé fait de cette scène un moment de grâce qu’on voudrait ne pas voir se terminer. Quand à la fin du spectacle, le public conquis se lève pour les applaudir avec chaleur, on ne peut que se joindre à eux ! 


A saluer les prestations des artistes de cette Machine de cirque, les jongleurs acrobates Raphaël Dubé, Yohan Trépanier, le percussionniste Frédric Lebrasseur, sous la direction artistique de Vincent Dubé.


Laurence Bargis