Provence : les bouchons de liège, une tradition a préserver…

1ère économie varoise au 19ème siècle, l'industrie du liège faisaient vivre 10 000 personnes. Aujourd’hui, ils sont moins de 1000… C’est à partir de 1950 que les suberaies ont été délaissées, essentiellement à cause d’une trop forte concurrence des autres pays producteurs comme le Portugal et l’Espagne. Cet abandon a provoqué notamment dans le Var et en Corse un fort embroussaillement des parcelles, augmentant de ce fait les risques d’incendie.


- levée de liège -


Le liège de Provence est un matériau naturel et renouvelable, source d’emplois et protecteur de la biodiversité des forêts varoises. L'entreprise Diam, spécialisée dans le bouchage des bouteilles de vin, s’est engagée il y a 3 ans dans le reconstruction de cette filière. Notamment en aidant financièrement les propriétaires de la forêt à entretenir leur parcelle. De son côté, « Estandon Vignerons », entreprise vinicole de Provence, a choisi de boucher ses bouteilles avec des bouchons de liège fabriqués par cette société, même si l'utilisation de cette production locale est un peu plus élevé que la concurrence. L'objectif déclaré étant de soutenir activement l'économie locale. Ces deux partenaires avaient d’ailleurs organisé le mois dernier une spectaculaie « levée de liège » au Domaine du Pas du Cerf à La Londe Les Maures.

La récolte
de liège reste très artisanale. Elle nécessite un savoir-faire adapté : cette opération est très délicate car elle doit s’effectuer tous les 12 ans, au moment de la phase active de croissance de l’arbre pour ne pas le blesser. Avec l’aide de l’ASL (Association Syndicale Libre de Gestion Forestière de la Suberaie Varoise) et le Centre Forestier de la Région PACA qui a créé une formation de leveurs de liège pour professionnaliser la filière, deux emplois ont été créés en 2015.


La France est le 7ème producteur de liège après le Portugal, l’Espagne, le Maroc, l’Italie, l’Algérie, la Tunisie. Avec environ 45 000 hectares de forêt de liège sur les 65 000 hectares recensés en France, la Provence représente la région à plus fort potentiel. À court terme, environ 15 000 hectares pourraient être exploités. Aujourd’hui, la production française est de 300 tonnes/an et son potentiel à court terme serait de 2500 à 3000 tonnes.


Il faut aussi savoir que 74% des bouteilles sont bouchées avec des bouchons en liège ; 300 000 tonnes sont produites chaque année mondialement ; 52% de la production mondiale provient du Portugal. Une forêt de chênes-lièges abrite un eco-système de 117 espèces animales et végétales. Un chêne-liège vit entre 200 et 300 ans et capte deux fois plus de CO2 que n’importe quel autre arbre.


Les raison ne manquent on le voit de relancer cette filière, trop longtemps boudée. La France a de quoi faire !



- vins rosés de Provence -