Vins bios : label controversé ou décret limitatif ?

La Communauté européenne promulguait en 2012 un nouveau règlement sur les techniques de production des vins bios et interdisait certains procédés physiques. Dans le même temps, certains additifs chimiques restaient curieusement tolérés. 4 ans après, alors que des pesticides et des sulfites sont encore présents dans certains vins bios, on peut s’étonner que certaines techniques physiques pourtant respectueuses du produit et de l’environnement, soient toujours interdites. Exemple avec l’électrodialyse, une innovation made in France éprouvée partout ailleurs dans le monde



- Unité mobile de stabilisation tartrique Oenodia -


La vinification biologique sans additif, c’est possible.

Jusqu’à présent pour qu’un vin obtienne un label bio, il devait pouvoir donner la seule garantie de la production d’un raisin biologique. Les pratiques physiques de vinification, assurant un traitement du vin respectant le produit, font partie intégrante de la philosophie défendue par l’agriculture biologique depuis de nombreuses années. Or depuis le 1er août 2012, un décret de la communauté européenne a redéfini les règles de vinification des vins biologiques et interdit certaines techniques physiques, dont l’électrodialyse utilisée notamment pour la stabilisation tartrique des vins. Une technologie pourtant zéro additif.

Quand l’innovation prône le naturel.

Plus simple qu’elle n’y parait, l’électrodialyse s’appuie sur l’extraction, via des membranes adaptées, de la juste quantité des composants responsables de la précipitation tartrique sans aucune interaction sur tout autre composant du vin. Cette technique constitue une alternative 100% naturelle : elle n’entraîne aucune modification organoleptique du vin stabilisé et ne nécessite pas l’ajout d’additifs. Des critères qui correspondent aux attentes des producteurs à la recherche de procédés fiables, respectant leurs vins, et aux consommateurs de plus en plus demandeurs de produits naturels.

« En retenant une approche dogmatique excluant a priori les pratiques physiques pour la vinification, ce règlement va à l’encontre de la philosophie qu’il est censé défendre. Il prive les producteurs européens de précieux outils pour assurer une qualité optimale des vins biologiques de demain. » ajouteYannick Le Gratiet, Directeur d’Oenodia et ancien œnologue dans les plus grandes régions viticoles de France.

Une technique éprouvée et approuvée.

L’électrodialyse permet d’ajuster le niveau de tartre et de potassium des vins. Ce procédé est d’ailleurs largement utilisé dans le domaine agro-alimentaire, à l’instar du lactosérum. Les plus grandes caves mondiales sont également aujourd’hui équipées de ces unités de traitement pour la stabilisation tartrique des vins. Vingt fois moins énergivore que la stabilisation par le froid, elle est en outre en cohérence avec une démarche globale de respect du produit et de l’environnement.

À bon entendeur salut ! La Commission européenne aussi...