Plus d'études pour plus de chômage ?

On en est là...

Catégorie Les paradoxales

Niveaux d'études et chômage : où sont vraiment les risques ? 78% des demandeurs d'emploi ont un niveau Bac ou supérieur. Les recruteurs sont en pénurie de CAP, BEP ou équivalent... mais ne veulent toujours pas de Bac+4, Bac+5 ou supérieurs en 2015.




Pour Qapa, spécialiste qui met en relation candidats et recruteurs, il ne fait aucun doute qu'il existe une inadéquation entre l'offre et la demande. Le comparatif effectué entre les niveaux d'études des demandeurs d'emploi entre 2012 et 2015 ainsi que les offres des recruteurs, en fait la démonstration. Il met en exergue la réalité du marché.


En 3 ans, le nombre de chômeurs sans diplôme a baissé de 2 points passant ainsi de 7% en 2012 à 5% en 2015 ainsi que les candidats possédant un CAP, BEP ou équivalent qui étaient 18% en 2012 et 17% en 2015. Aucune variation n'est enregistrée pour les bacheliers ou ayant un niveau Bac qui restent à 26%, ainsi que les Bac+2 à 20%. En 2015, il existe cependant moins de chômeurs possédant un Bac+3 puisqu'ils passent de 12% en 2012 à 11% en 2015. Faits surprenants, il y a de plus en plus de Bac+4 (5% en 2015 contre 2% en 2012), de Bac+5 (14% en 2015 contre 13% en 2012) et de niveaux supérieurs à Bac+5 (2% en 2015 contre 1% en 2012) qui sont actuellement demandeurs d'emploi.


De leur côté, les demandes des recruteurs ont bien changé depuis 2012. Ils cherchent encore davantage de CAP, BEP ou équivalent (24% en 2015 contre 18% en 2012) et bien moins de Niveau Bac (16% en 2015 contre 26% en 2012). Les pourcentages des autres niveaux d'études restent relativement égaux et n'enregistrent que peu de différences en 3 ans.

Pour minimiser les risques d'être au chômage, faut-il privilégier un Bac+ ou bien un CAP ? La question mérite d'être posée lorsque l'on analyse les écarts entre les niveaux d'études requis pour les offres d'emploi proposées par les recruteurs et les niveaux d'études des candidats. Ainsi, avec 24% d'offres avec un niveau CAP, BEP ou équivalent, les 17% de candidats ayant ce niveau d'études sont pratiquement assurés d'être embauchés. C'est également le cas pour les non diplômés qui sont recrutés à 8% alors qu'il en existe 5% sur le marché.

En revanche, les Niveaux Bac, Bac+5 enregistrent les plus gros écarts avec seulement 16% d'offres contre 26% de candidats et 5% d'offres contre 14% de candidats. Vu les pourcentages d'offres d'emploi proposés par les recruteurs, il semble enfin que les candidats possédant un Bac+2 ou +4 aient un peu plus de chances de trouver un emploi grâce à leur niveau d'étude.



NDLD : Des chiffres qui laissent perplexes dans notre société qui s'est donné le Bac pour tous et le maximum d'étudiants aux études supérieures. On a envie de dire « tout ça pour ça ! ». Ce qui a pénalité les filières courtes jugées peu valorisantes. Retour de manivelle, il est devenu difficile de trouver des ouvriers spécialisé dans de nombreuses branches. Pire, de nombreux jeunes, se réorientent tardivement, après avoir passés de nombreuses années en Fac, vers des métiers manuels. Quel gaspillage de temps, d’énergie, d'argent ! Il faut remettre le dossier éducation à plat et redéfinir des priorité...