Alpes-Maritimes : Olivier Bettati

cherche à débaucher Eric Ciotti...

Ex RPR/UMP, ex adjoint niçois de Christian Estrosi, le sémillaint recru de Marion Le Pen ouvre une lettre pleine de conseils et autant d'ironie à l'attention du Président du Conseil départemental. Moments choisis : savoureusement vôtre !

Cher Eric,

Le respect que j’ai pour toi et les liens que nous avons tissé durant toutes ces années me poussent ce matin à prendre la plume afin de t’écrire ces quelques lignes en réponse à ton interview paru ce jour [le  dans Nice Matin.

J'ai, comme tu le rappelles, longtemps appartenu au RPR puis à l'UMP... 30 ans. Tu dis avoir un regard attristé et sévère sur le fait que je conduise aujourd'hui la liste « la France Plein Sud » de Marion Marechal Le Pen.

Mais mon cher Éric, qu'est devenue l'UMP, quelles sont les valeurs et les idées dont tu nous parles ? Nous sommes tous les deux gaullistes, penses-tu honnêtement que le Général de Gaulle se serait laissé dicter la politique étrangère de la France par Bernard Henri Levy. Penses-tu, que Georges Pompidou ou Jacques Chirac auraient accepté que le Colonel Kadhafi plante sa tente dans les jardins de l’Elysée. Penses-tu, au fond de toi, que ces hommes d’Etat seraient partis déstabiliser le sud de la Méditerranée pour avoir leur «  guéguerre » et ouvrir, ainsi, la boîte de Pandore Libyenne.

Je regarde, avec un grand amusement, la cohorte des photos de groupe autour de ton « ami Christian ». Je sais, comme toi, comme tant d'autres, que chacun de ceux qui posent en souriant détestent leurs voisins, que le seul véritable engagement, pour beaucoup d’entre eux, consiste à se battre pour garder leur petite place.

Alors tu as raison : « la politique c'est défendre des idées ».
Voilà deux mois que je parcours la région PACA, j'y rencontre nombre d'élus et de cadres de l’ex UMP dont beaucoup sont mes amis. Sache que l'immense majorité d'entre eux regrettent profondément que Nicolas Sarkozy leur ait imposé Christian Estrosi alors que ceux-ci t'avaient choisi, tu vois il reste un peu de bon sens chez certains Républicains.

Dans ce monde qui évolue si vite, les élus ne peuvent pas être les seuls à ne pas changer et à continuer à dépenser sans compter. Moi, comme d'autres, savons ce que tu as dû consentir comme sacrifices à ton arrivée à la tête du Conseil général des Alpes-Maritimes pour rétablir la barre et endiguer le cycle infernal de l'endettement créé par Estrosi, de 88 à 960 millions d'euros en un mandat et demi.

Tu nous dis dans Nice Matin qu'en 2015, tu continueras à engager, avec raison, le désendettement du Conseil général, là où la dette de la Métropole de ton « ami Christian » explosera à plus de 1,2 milliard d'euros.

Tu nous parles des 35 heures, de l'immigration, du Code du Travail, mais tes propositions resteront lettres mortes. Alors tu fais le job, mais tu le sais au fond de toi, les bobos ont pris le pouvoir dans l'entourage de Nicolas Sarkozy. Cette droite forte que tu voudrais incarner, les NKM, Carla Bruni [Rachida Dati aussi] et autres la méprisent.

Alors oui, moi j'ai choisi de démissionner de l'UMP, je sais les contraintes que cela a entraîné à mon petit niveau, j'imagine donc au tien mais le courage en politique peut être une idée neuve.

Alors oui, j'ai choisi de me battre de toutes mes forces aux côtés de Marion, oui elle est jeune, oui elle a du talent, oui elle a la force et la volonté de rassembler au-delà de son propre camp, oui elle est à l'opposée des politicards de tout bord dont les convictions sont fabriquées par les agences de communication parisiennes.Crois-moi, une grande partie des convictions qui sont les siennes sont celles qui nous ont amenés, toi, moi et tant d’autres à nous engager en politique dans notre jeunesse.

Pour finir, mon cher Eric, je te lis, je t'écoute, si tu veux mettre tes actes en adéquation avec tes idées les 6 et 13 décembre vote pour Marion. Cela restera entre nous mais tu rendras un grand service à ta Région et tu trouveras enfin, grâce à une jeune Députée de 26 ans, quelqu’un qui mettra en œuvre un vrai programme de droit .

Olivier Bettati

Décidemennt les amis de trente ans sont toujours ce qui étaient : de potentiels rivaux...