Plan d’austérité : des mesures qui ne font pas la joie de certains professionnels de l’immobilier...

La FNAIM Côte d’Azur, par la voix de son président, réagit à l’annonce de la suppression de l’abattement de 10 % par an pour le calcul de plus-value immobilière.

- Marina Baie des Anges - principal et capital…

La réaction des professionnels de l’immobilier n’a pas tardé après l’annonce du plan d’austérité présenté le 24 août dernier par le chef du gouvernement, François Fillion. Le président pour les Alpes-Maritimes de la Fédération nationale des agents immobiliers, la FNAIM, Pierre Laurent, réagit vivement au nom de tous ses adhérents. Il ne fait aucun doute pour lui que la suppression de l’abattement de 10% par an à partir de la cinquième année de détention sanctionne lourdement les propriétaires bailleurs même si cette mesure ne concerne pour l’instant que les résidences secondaires et les logements locatifs. Leurs propriétaire qui détiennent souvent leurs biens depuis longtemps (10 ans, 20 ans, voire plus) seront dès aujourd’hui pénalisés lors de la revente.

Pierre Laurent juge cette mesure injuste. « Une fois encore – explique-t-il - l’État s’en prend aux investisseurs, essentiellement de classe moyenne, en leur faisant porter le poids le plus lourd du plan d’austérité, avec un effort de 2.2 milliards d’euros supérieur à tous les autres postes d’économies. Ces propriétaires, détenteurs dans leur très grande majorité d’un seul bien immobilier en plus de leur résidence principale, qu’ils envisageaient de revendre à leur retraite pour avoir un complément de revenus, doivent aujourd’hui revoir complètement leur stratégie patrimoniale. Hier totalement exonérés de plus-value après 15 ans de détention, ils ont en effet aujourd’hui un montant à régler lors de la vente qui peut se chiffrer à plusieurs milliers, voire dizaines de milliers d’euros. Il est regrettable que le gouvernement n’ait pas fait de distinction entre les propriétaires d’une résidence secondaire non louée et ceux qui, par la mise en location de leur bien, contribuent à loger les actifs de même que les étudiants ».

D’après lui, le seul point peut-être positif réside sans le fait que ces « propriétaires concernés n’auront plus la tentation de conserver leur bien pendant 15 ans avant de le revendre en franchise d’imposition, puisqu’il n’y aura plus d’exonération totale mais seulement un abattement annuel, basé sur l’inflation et donc bien inférieur aux 10 % que nous connaissions ». Ceci devrait entraîner une fluidification du marché, avec l’espoir d’une offre plus abondante qui pourrait déboucher sur une stabilisation des prix et le maintien de l’offre locative, avec des biens qui seraient conservés à cet usage au lieu d’être vendus.

Quoiqu’il en soit, cette mesure ne sera pas sans impact sur le marché immobilier de ces prochaines semaines.