Cantonales : le FN n’est plus ce qu’il était, il fait moins peur...

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Le PS engrange les voix tandis que l’UMP est à la traîne. Petit tour d’horizon.

  • Le FN de Marine Le Pen fait moins peur que celui de son papa. Le ton a changé, les arguments étoffés, les outrances de Jean-Marie rangés au placard ; les commentaires des chroniqueurs politiques sont devenus moins agressifs. Les résultats du premier tour des élections cantonales laissaient même apparaître la possibilité de voir élire de nombreux élus frontistes. Dans les Alpes-Maritimes par exemple, 14 cantons voyaient s’affronter des duels où figuraient des membres du FN. À l’arrivée, deux élus pour toute la France, aucun dans le 06. Mais, la performance est de taille, surtout si l’on tient compte du fait que la plupart des représentants du Front étaient de parfaits inconnus. Un sacré avertissement pour les politiques professionnels des autres partis car le FN a brossé large, puisant ses voix parmi les mécontents qu’ils soient de droite ou de gauche. C’est bien sûr sur le dossier de la sécurité et de l’Islam que les électeurs qui ont choisi le parti de Marine, ont marqué leurs différences, estimant que c’était la seule façon d’envoyer leur message à la classe politique. Une sacrée gifle pour un UMP sur le déclin qui a des raisons d’envisager l’avenir avec appréhension car cette fois, même en additionnant les voix de l’extrême droite à celles de la droite et du Centre, ça ne passe pas, ça ne passe plus. On ne voit pas comment le président Nicolas Sarkozy pourrait renverser en quelques mois la tendance et espérer encore un deuxième mandat…
  • Qui sont les 58,84 % d'électeurs qui ne se sont pas déplacés pour une élection après tout pas si innocente que ça ? Combien parmi votent habituellement à droite ou à gauche ? Parions qu'une bonne part d'entre eux viennent de droite, d'un électorat qui actuellement peine à soutenir un Nicolas Sarkozy au plus bas dans les sondages y compris au sein même de son parti, et qui ne se résout pas à se mêler à l’extrême droite.
  • Côté PS, François Hollande, réélu et en passe de retrouver son poste de président du Conseil général de Corrèze, s’ouvre une voie… royale vers les primaires socialistes.
  • Le nouveau département de Mayotte a choisi son camp, celui de la gauche, une gauche dont la générosité lui permettra de mieux profiter des largesses de la collectivité nationale. Un vote pas vraiment étonnant.
  • Dans les Alpes-Maritimes, la majorité présidentielle sort renforcée. Finalement la présence du FN au second tour lui aura permis d’éliminer des candidats plus gênants. Éric Ciotti peut s’en trouver satisfait, lui qui était entré au département par la petite porte, comme conseiller général d’un canton de… 1221 habitants, grâce à la démission opportune de Gaston Franco. un Gaston Franco qui lui avait laissé ainsi la possibilité de gagner sans trop de difficultés le canton (un curieux marchandage qui aboutit à l’élection de l’ex conseiller territorial au… Parlement européen). Du même coup, la stratégie de Christian Estrosi s'avère payante. Il reprend deux cantons à la gauche, évite l’entrée du FN dans l’instance départementale, impose son candidat Xavier Beck et fait ainsi échec à la réélection d'un empêcheur de tourner en rond René Vestri malgré le soutien appuyé du maire d’Eze, Stéphane Cherki, actionnaire principal de l’hebdomadaire « Le Petit Niçois ». Le toujours maire de Saint-Jean Cap Ferrat réglera-t-il ses comptes le moment venu au Sénat où la droite est à deux doigt de perdre la majorité ? Sarkoziste inconditionnel dès la première heure, Christian Estrosi, super maire de Nice et alentours, marque des points et devrait ainsi revenir au plus près du président… et du gouvernement.
  • Henry Leroy réélu sur Cannes Ouest, doit ce deuxième tour de chauffe aux voix collectées au premier tour par un inattendu Raymond Principiano, divers droite. Jean-Raymond Vinciguerra, l’écologiste associatif passé sous les fourches caudines du PS puis des Verts, nettement réélu sur Grasse Sud contre le maire UMP Gilbert Pibou soutenu pourtant par Michèle Tabarot, c’est un peu une surprise. Grasse Nord, c’est sans surprise que le jeune Jérôme Viaud confirme tout le bien que pense de lui le sénateur maire Jean-Pierre Leleux et fait un carton (64,36 %) face au frontiste Jean-Marc Degioanni. Sur le canton de Saint Vallier Maxime Coullet jusque-là indéboulonnable, doit céder bon gré mal gré sa place à Jean-Marc Delia qui devrait rejoindre sans tarder la majorité en place. Quant à Patrick Mottard (RDG), il passe haut la main grâce à l'alliance de dernière minute avec son éternel rival Patrick Allemand

(à suivre)