Le texte de la lettre ouverte de René Vestri à Nice-Matin.

Catégorie Pieds dans le plat

Il nous a semblé légitime de publier cette lettre ouverte du députe-maire de Saint Jean Cap Ferrat tout en laissant l'authenticité des faits décrits sous la responsabilité de leur auteur. Elle ne nous parait pas néanmoins contenir d’éléments diffamants. Les commentaires qu'elle contient étant du domaine de l'interprétation et de la liberté d'expression. Nous livrons par ailleurs les nôtres. Cliquez sur le lien en fin de page.

« Messieurs, vous avez le monopole de la Presse, vous n’avez pas le monopole la vérité ! »

Une fois de plus, les lecteurs de Nice-Matin, journal fondé en septembre 1945, après une période de drames, la seconde guerre mondiale, de laquelle est sorti le paysage de la presse avec ses monopoles régionaux, tel que nous le connaissons depuis, se voient infliger une version tronquée de la vérité.

Une fois de plus, la volonté de nuire à un élu se travestit sous les apparences de la liberté d’informer. Mais s’il existe une liberté pour les journalistes, il y a aussi une liberté des lecteurs de ne pas les croire sous prétexte qu’ils ont une carte de presse. Pour peu qu’ils soient des citoyens libres et plus encore des élus du suffrage universel régulièrement légitimés, les lecteurs qui deviennent des sujets de l’information, ont le devoir de s’indigner face à une manipulation de la vérité.

Aujourd’hui, vous avez devant vous un élu indigné devant votre attitude.

Indigné, oui ! Quand vous affirmez sans autre précision que j’ai été cité plusieurs fois devant un tribunal correctionnel. Vous auriez pu rappeler à vos lecteurs que c’était, par exemple, quand ès-qualité de maire de ma commune, et à la suite d’un cambriolage suivi du meurtre d’un résident, je décidais l’installation en urgence d’un Algeco pour installer un poste de police municipale à l’entrée de Saint Jean Cap Ferrat. Initiative que me valut d’être cité au tribunal correctionnel pour… délit au code de l’urbanisme par le procureur de la République. J’ai assumé d’avoir agi avec célérité et j’ai été condamné à 3000 euros d’amendes. Comme j’aurais aimé en payer le double si cela avait pu éviter le drame qu’a connu la victime et sa famille !

Indigné, oui ! Parce que vous auriez pu préciser que j’avais également été cité et condamné par le tribunal correctionnel pour avoir eu l’idée « saugrenue ? », par les temps difficiles que nous connaissons et parce qu’il faut avoir une démarche « éco responsable », de recycler de la terre noble extraite d’un chantier municipal au bénéfice de l’engraissement des plages communales. Condamné pour cette initiative à 3000 euros d’amende, que les écologistes de la région comme les élus bons gestionnaires, trouvent normale. Mais, il est interdit de déposer des matériaux sans autorisation préalable… quand on est le Maire de Saint Jean Cap Ferrat ! Cette « grave » affaire me valut d’être deux fois mis en garde à vue avec prise de sang, déplacement à l’hôpital sous escorte et perquisition de 8 enquêteurs en mairie et la convocation de tous les élus concernés du conseil municipal à la police…

Par contre, informés de dépôts sauvages de centaines de m3 pollués aux hydrocarbures sur le chemin du Littoral de ma Commune, les mêmes services qu’ils soient de l’ordre judiciaire ou administratif n’ont jamais levé le bras justicier de l’autorité. Et pas un journaliste n’est venu s’enquérir des risques de pollutions à cette occasion. Nuisance à laquelle j’ai dû mettre fin seul après des mois de bras de fer avec les moyens communaux.

J’observe que la vigilance des défenseurs de la loi, comme la curiosité des journalistes sur cette question « environnementale » est à géométrie variable, car ce qui vaut au maire de Saint Jean Cap Ferrat une condamnation pour 20 m3 de terre noble, est étouffée pour des centaines de milliers de m3 sur une commune voisine lors de la destruction d’un site classé et d’une atteinte irréversible à un site archéologique. Et sans que personne ne s’interroge sur l’origine des fonds qui ont permis ces actes de vandalisme.

Indigné, oui. Car il vous aurait été facile de préciser à vos lecteurs que les citations que vous évoquez devant le tribunal correctionnel se sont souvent terminées en relaxe et qu’avec les deux précitées, la dernière en date me vaut une condamnation que j’assume, mais que je soumets à la censure de la cour de Cassation. Sur les mêmes faits, une relaxe à Nice, une condamnation à Aix… la discussion ne peut rester en l’état de deux condamnations aussi contradictoires. Et vous pouviez rajouter une autre « affaire »… gravissime !

L’extension de dix mètres carrés SHON du bureau de l’Office de Tourisme, après une destruction accidentelle due à un camion, lors de sa rénovation qui me valut encore ès-qualité de maire, une condamnation de 3000 Euros. Trois graves affaires en effet…. C’est en tout et pour tout les seules condamnations que j’assume, ès-qualité de maire.

Indigné, oui. Que faisant le décompte de mes citations devant le tribunal correctionnel, vous n’ayez pas eu le courage, la franchise et l’honnêteté de rappeler à vos lecteurs VOS condamnations pénales devant les juridictions de Nice et d’Aix en Provence que j’ai obtenues. Deux fois, l’an dernier, vous avez été cités et deux fois condamnés pour m’avoir diffamé : Vous M. Éric DEBRY, condamné pour diffamation, Vous M. Didier CHALUMEAU, condamné pour diffamation, Vous M. Jean-Francois ROUBAUD condamné pour diffamation.

Mais on peut rajouter que vous les journalistes et directeur de publication de Nice-Matin avaient été condamnés l’année dernière à plusieurs reprises, de diffamation publique envers Jacques Peyrat, ancien maire de Nice. Condamnés pour atteinte à la vie privée d’un acteur, Clovis Cornillac. Condamnés… j’arrête là, je ne vais pas remonter jusqu’au procès retentissant de mon collègue Gaston Franco qui avait eu droit à un traitement identique au mien. Il est toujours en politique.

J’attends encore que vous publiez les décisions qui m’ont été favorables de toutes les « citations » que vous évoquez. Comme la dernière en date m’opposant aux époux Guibal déboutés par le tribunal.

Qui n’a pas remarqué que depuis mon élection au Sénat contre la volonté de certains autres monopoles, politiques ceux là, vous n’évoquez plus les activités de l’élu parlementaire que je suis? Allant jusqu’à faire croire à vos lecteurs que le département des Alpes-Maritimes compte un sénateur de moins que ceux qui ont été élus. Face à mon indignation, je ne peux opposer que votre résignation.

Oui, résignez-vous ! Toute cette haine à mon égard n’a-t-elle pas comme origine mon « outrecuidance » à demander le montant des achats d’espaces publicitaires dans votre journal au Conseil Général ? Achats qui semble grandir au fur et à mesure que baisse votre diffusion. Sans doute est-ce là le commencement du traitement « spécial » que vous me réservez aujourd’hui ? Jusqu’à tenter de faire croire à je ne sais quelle appartenance criminelle.

Résignez-vous ! À voir, devant l’indigence de vos livrées journalistiques, les ventes publiques de votre journal s’éroder, année après année, au point d’atteindre un seuil aujourd’hui critique qui vous oblige à tendre la main pour obtenir des subventions de l’État : 2.5 millions d’Euros d’argent public il y a quelques mois.

Résignez-vous ! À devoir aller chercher votre ligne éditoriale dans des conditions contraires à votre charte professionnelle.

Mais résignez-vous surtout à une chose. Face aux attaques dont on vous passera commande et qui visent indistinctement ma famille, me proches ou moi, vous trouverez une volonté obstinée de vous répliquer, de vous renvoyer face à vos responsabilités et surtout résignez-vous encore : J’ai l’âge que j’ai, c’est-à-dire tout le temps qu’il me faut pour résister, et il sera long, très long pour vous. Parce que c’est le temps qu’il reste à la vérité pour éclater. Un monopole de presse, ça passe. La vérité est intemporelle !

Et la vérité, c’est qu’il y a une chasse en bande organisée contre moi. Je reste fier de ce que j’ai fais au profit de mon Pays, de mon Canton et de ma Commune faisant front avec peu de moyens aux difficultés que rencontrent tous mes collègues qui comme moi savent ce que veut dire d’être Maire et homme politique.

René Vestri