La France ne manque pas d’air mais pue de la bouche...

la Communauté européenne s’inquiète. La Côte d’Azur en plein dans la zone la plus polluée.

Depuis le 19 mai dernier, la France est assignée en justice par Bruxelles pour sa mauvaise qualité de l’air. En effet elle ne respecte pas la directive européenne sur la question, applicable depuis 2005. Sont en cause, les particules fines en suspension émises par les voitures, l’industrie et le chauffage domestique.

Seize zones sont concernées dont Marseille, Toulon, Avignon, la zone côtière des Alpes Maritimes. Curieusement la Côte d’Azur se trouve donc concernée, elle qui n’a pas d’entreprises industrielles cataloguées comme polluantes. Mais, le Tourisme qui la nourrit, engendre plus d’effets pervers qu’il n’y parait. La circulation automobile, le trafic des poids lourds sur l’autoroute, entraînent à l’évidence une détérioration de l’air. Autre paradoxe, des mesures ont prouvé qu’on retrouve cette pollution atmosphérique au Nord des Alpes-Maritimes, jusque dans le Parc du Mercantour et sur les plus hautes montagnes du département. Les bergers ne pourront pas dire que c’est la faute au loup…

On en oublie que la pollution de l’air se caractérise par son côté… volatil. Comme pour le nuage de Tchernobyl, elle ne connaît pas de frontières. Certes, sur les côtes, les brises marines dispersent jusqu’à un certain point les miasmes rejetés par les moteurs de nos voitures et les empêchent de s’accumuler sur le littoral (qu’est-ce que ça serait sinon…) mais, ces derniers ne disparaissent pas pour autant, ils vont ailleurs. Qu’on se le dise !

Ces particules fines dont on sait qu'elle proviennent principalement des moteurs diesels, ont des conséquences sanitaires bien identifiées : asthme, problèmes cardiovasculaires, cancers du poumon et autres joyeusetés. On estime qu’elles font perdre en moyenne 9,3 mois d’espérance de vie. On sait aussi, et s'en est presque drôle, que c'est le gouvernement français, qui par sa fiscalité sur les carburants, a tout fait pour favoriser le diesel sous prétexte de CO2.

Malgré quelques efforts de la part de nos élus, il reste encore beaucoup, beaucoup à faire. Quelques pistes cyclables, quelques voitures bleues, le Bus à 1€ dans tout le département, sont des arbustes qui cachent nos lacunes. Même si ces initiatives vont dans le bon sens, elles sont insuffisantes. Nous avons un train de retard. Le train justement qui est trop souvent en retard et beaucoup trop cher. Circuler en vélo reste dans de nombreuses communes du littoral, une gageure et un exercice dangereux que je ne recommande pas aux enfants, ceux-là mêmes qui utilisaient ce moyen de transport pour aller à l’école (il y a 40 ans). Trop de voitures particulières sur nos routes avec un seul passager, trop de poids lourds qui feraient mieux de prendre eux aussi… le train.

L’institution européenne observe, mesure et bientôt sanctionnera la France, mauvais élève qui se gargarise vite de petites victoires. À les écouter, nos politiques sont les plus Bio… du monde. Que ce soit à Nice ou à Cannes comme aux sommets de l'État : Plus écolos qu’eux, tu meurs ! Qu’ils fassent donc preuve d’un peu plus d’humilité et qu’ils aillent faire un tour en Allemagne, en Hollande, en Suisse, au Danemark… pays qui ont mis depuis longtemps leurs déclarations d’intention en pratique. Prochain débat, le nucléaire, la vraie fausse bonne idée pour résoudre nos problèmes d’énergie et de pollution de… l’air.

Alain Dartigues