Festival hors la loi : en présentant le film de Rachid Boucherad,

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La manifestation cannoise crée une polémique…


- Hors la loi, le film de Rachid Bouchareb -

Le Festival de Cannes aime les polémiques et les scandales. Ils « nourrissent » la manifestation cinématographique et l’assure d’une couverture médiatique exceptionnelle. La voilà servi avec la sélection du film de Rachid Bouchareb, « Hors la loi ». Il y a tous les ingrédients pour en faire un sujet d’attraction ou de répulsion, l’un allant avec l’autre. Comme sujet, les massacres de Sétif du 8 mai 1945 en Algérie, et comme ambition, le rétablissement, selon son auteur, de la vérité historique. Une vérité qui ne montre pas la France, on s’en serait douté, sous son meilleur jour. Ces événements tragiques auraient été la mèche qui mit le feu aux poudres… et amorcé la guerre civile d’Algérie. Nos hommes d’État de l’époque en prennent pour leurs grades, les militaires et les pieds-noirs aussi.

Cette présumée vérité mise sur grand écran est largement contestée par le Service historique du secrétariat d'État à la Défense. Celui-ci dénonce pêle-mêle les invraisemblances, les approximations, les anachronismes… Voilà qui fait beaucoup pour un seul réalisateur et met du baume au cœur de Lionnel Luca. Le député et conseiller général des Alpes-Maritimes, avait pris le mords aux dents et déclaré, avant même de voir le film caractère anti-français et qu’il présentait une vision hémiplégique de l’histoire. L’histoire il connaît puisqu’il était avant d’entrer en politique, prof d’histoire-géo… Sa prise de position lui valu un peu glorieux prix de la « Bêtise avec un grand B », créé par la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, mention qui fit les choux gras de la presse… algérienne.

Le financement du film pose aussi problème au député Luca. Avec une certaine cohérence, il dénonce le fait que le film a bénéficié, à hauteur de 59 % de son budget, d’aides de la France à travers le Centre national de la cinématographie. Le film est, on le sait, présenté au Festival de Cannes par l’Algérie. Donner de l’argent à quelqu’un qui vous traîne dans la boue, c’est un peu comme si on se tirait une balle dans la jambe et qu’on dise merci à celui qui l’a fait ! Ça ressemble aussi à un vieux réflexe judéo-chrétien, autre sujet de film tout trouvé.

Les esprits chagrins bien évidemment discutent de la probité du général de division Gilles Robert, chef du service historique de la Défense qui a présenté ce fameux rapport, suspectant l’Armée de dénoncer une version des événements qui ne lui convient pas. Nous n’y étions pas. Seuls ceux qui y étaient savent ce qui c’est réellement passé, seuls ceux-là devrait avoir le droit à la parole et à… l’image !