Cannes : Rythmes et applaudissements pour l’ouverture du Festival Pantiero.

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Une première soirée prometteuse avec : The Chap – Fujiya & Mijagi – ESG – Ebony Bones !


- ambiance début de soirée…

CSS, Justice ou encore les Rakes avaient brûlé la scène de l’édition 2007. Birdy Nam Nam, Midnight Juggernauts, Sébastien Tellier et Simian Mobile Disco avaient illuminé les soirées du festival de 2008. Comment espérer mieux pour la programmation du Festival Pantiero 2009 ?

C’est pourtant devant un public jeune et misant sur un look entre la chanteuse des « Tings Tings » et les membres d’ « I’m From Barcelona » que la première des 4 soirées s’est déroulée sur la terrasse Pantiero. Français ou étrangers, les spectateurs n’ont pas longtemps hésité avant de s’offrir un souvenir de vacances insolite : le T-Shirt officiel du festival commercialisé par Kulte.

Face à des amateurs de rock clairsemés et peu réceptifs, « The Chap » ont eu la lourde tâche de noircir la prairie artificielle du Pantiero. Le groupe pop rock anglo-gréco-allemand aux claviers féminins a enchaîné les chorégraphies atypiques mais a dégagé assez d’énergie pour rassembler les retardataires curieux. Entre une reprise de Justin Timberlake et l’amusant « Fun and Interesting », « Ethnic caution » a résonné face au Suquet. Véritable mise en scène « africaine » avec danse pseudo « tribale », le groupe dédicace la chanson à la « world music » qu’il déteste ! Révélation étonnante pour la première partie d’ « Ebony Bones » ! Le show se termine dans une paralysie musicale où les membres finissent pétrifiés par l’effet larsen !

Le trio anglais « Fujiya & Mijagi » et son électro saccadé réaniment l’ambiance. Campés derrière sa guitare et le micro, David Best murmure un « slam » au « flow » très parlé. Le batteur qui les a rejoint pour le dernier album « Lightbulbs » bat la mesure de cette musique « groovy ». Au fond de la scène, des animations de briques, dominos ou simulations de Têtris étonnent et captivent. A chaque nouvelle figure, les entrechoquements des dominos fait écho au rythme. Mais ne voulant pas se cantonner à l’image discrète de groupe à l’électro efficace, le groupe clôt sa prestation de façon très rock ‘n roll avec des « riffs » de guitares puissants et dynamiques.

La soirée gagne en animation. C’est au tour d’ESG de monter sur scène. Le quatuor féminin, formé dans la fin des années 70, n’a pas perdu d’énergie ni de jeu scénique. La rappeuse répond brièvement aux longues notes de sa sœur aux cheveux longs et hirsutes. Au bout de quelques chansons, l’ambiance est à son paroxysme et les spectateurs, à l’image de la chanteuse, véritable diva aux faux airs de Tina Turner, s’ébrouent dans la fosse. La dance « indie » de la formation new yorkaise touche autant le public que la chanteuse principale qui joue de son corps potelé et de ses cheveux paille jusqu’à la dernière note. Le spectacle, un peu old school, fait tellement recette que les spectateurs réclament un rappel !

Pendant l’intermède, le public, habitué aux déhanchements musicaux, ne désemplit pas devant les platines et se trémousse sur le rock dansant des « Gossip. » Le bar attire les assoiffés qui, attendant la tête d’affiche, jettent leurs gobelets sur la prairie, faute de poubelle ! La végétation synthétique deviendra-t-elle décharge en plastique en fin de soirée ?


- ambiance, ambiance…

Des cris et des sifflements, annonçant l’arrivée de la star de la soirée, retentissent à temps pour éviter la pollution plastique ! Et un bien étrange spectacle à la mise en scène parfaite débarque sur scène. Deux ombrelles asiatiques se déplacent miraculeusement sur l’estrade masquant des choristes et des musiciens grimés à la mode tribale. Le meilleur reste à venir : Ebony Thomas, meneuse du groupe, accourt sur scène tel un coup de canon provoquant l’hystérie générale sur la terrasse Pantiero. L’ancienne actrice de "soap" anglais ne s’arrête pas là. Dansant, sautant, elle prend possession de la scène et conquiert chaque parcelle de terrain en célébrant sa victoire. Prenant de la hauteur devant la batterie, elle lève la tête vers un faisceau lumineux devenu surnaturel. La jeune artiste anglaise, au tour de cou gigantesque, collants écarlates et crinière ocre, présente son groupe, essoufflée. Elle propose alors un jeu dansant et sautillant à l’assemblée sous le charme. Malgré sa communication volontaire et réjouissante, les discussions en anglais d’Ebony Bones se ne sont guère suivies par les francophones. Fatiguée et presque aphone, la chanteuse énergique quitte la scène sous les bravos et non sans avoir fait rebondir de gauche à droite la salle entière.

Une première soirée qui devrait être à l’image des suivantes, pour le plus grand plaisir d’un public djeune…