Électricité de France : dame Pénurie a frappé

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Copenhague sonne le glas des espoirs écologistes…

On nous parle de plus en plus de pénurie d’électricité, alors qu’il y a quelques semaines encore et jusqu’au sommet de Copenhague, on nous vantait les charmes du nucléaire français, inépuisable, indispensable, qui fournissait en énergie… propre, 95 % de nos besoins. La région PACA, en voie de ré-appellation (il est temps, on commençait à s’y habituer…), pourrait être la première toucher. Il y a quelques minutes d’ailleurs, on nous apprenait que deux millions de personnes étaient privées de courant dans ce secteur. Certains quartiers de Nice et Marseille étaient touchés. À Cannes, les commerçants, privés de leurs sacro-saintes caisses enregistreuses, renvoyaient les clients chez eux… Joyeux Noël !

Pourtant, pour éviter d’inopportunes coupures, on avait commencé à acheter chez nos voisins de l’électricité, évidemment moins… propre car moins nucléaire. On nous demande aussi de faire des économies. Difficile en temps de fêtes, alors qu’il faut relancer la consommation, alors que nos rues brillent de milles feux et que nos rues et nos routes sont sur-éclairées et que de nombreux bâtiments publiques ou non sont sur-chauffés. Mais, on nous explique maintenant que le problème concerne en fait un créneau de quelques heures, de 17 à 22 heures environ. Ça tombe mal pour nos rues et nos routes, tous nos éclairages urbains et nos lampions festifs…

Personne à notre connaissance n’a soulevé un autre problème. Celui de nos voitures électriques. On nous bassine que la solution est là, qu’il faut rouler électrique. Ce sera moins bruyant, moins polluant, plus… propre. Logiquement, cela devrait pourtant entraîner une consommation accrue d’électricité, électricité d’origine nucléaire, énergie éminemment… propre comme on le sait. C’est oublier un peu vite l’état du parc d’usines nucléaires français, vieillissant, dont le démembrement va coûter une fortune et condamner les lieus de leur mort programmée à un silence de plusieurs centaines d’années. De cet état de fait et de nos finances, on est ainsi tenté de jouer les prolongations, multipliant les risques potentiels, les accidents qui ont eu tendance ces derniers mois à se multiplier. Pardon, il faut dire incident. Pas moins de 13 des 58 réacteurs nucléaires français auraient été arrêtés pour cause d'accidents ou d'opérations de maintenance et de rechargement en uranium cette année. À ce propos, n’oubliez pas vos pastilles d’iode… Alors, que se passera-t-il demain si les particuliers, les entreprises comme les institutions publiques s’équipent, comme on nous le suggère, de voitures électriques ? En cas de pénurie, on ne pourra cette fois, ni se chauffer, ni s’éclairer… ni se déplacer. Vive cette civilisation dont la prospérité est basée sur la consommation ! Vive le nucléaire qui est si propre mais dont on ne sait que faire de ses déchets ! Et bravo pour nos politiques qui se sont succédés depuis 1960, date à laquelle, le Club de Rome portaient à la connaissance de tous les responsables, des éléments d’informations et de réflexions essentiels sur ce sujet ! Ils savaient mais sans doute ne voulaient y croire. Ils ne voulaient surtout pas être à l’origine de mesures impopulaires qui les auraient privés d’une réélection !

En attendant ces mesures de restrictions qui seront, n’en doutons pas, impopulaires (elles seront prises le plus tard possible), le grand rendez-vous de Copenhague, se termine en queue de poisson. Personne ne veut prendre de mesures… impopulaires, personne ne veut s’attaquer aux vrais problèmes. Chacun reste sur ses positions. Les pro-nucléaires par exemple, étaient bien là à Copenhague pour prôner l’usage de l’uranium. Les « Sortir du nucléaires » aussi, avaient fait le déplacement. Ils reviennent quasiment bredouilles, devant se contenter d’un éventuel prochain rendez-vous à Mexico. L’occasion de faire un nouveau voyage, de visiter un beau pays et de faire chauffer la carte de crédit… au carbone. Bonne année, bonne santé, meilleurs vœux pour 2010 !