Alpes Maritimes : les Régionales, session de rattrapage

Crédits:
textes par

pour les recalés des sénatoriales…

Pour les élections au Sénat, les jeux sont… presque faits. Chacun a déposé, ou va incessamment le faire, son nom qui figurera sur une liste offerte à la clairvoyance des « grands électeurs », puisque cette honorable institution, a décidé de passer outre le suffrage universel… une bizarrerie dans notre démocratie, tentative réussie d’isoler les notables du vulgum pécus, survivance des Tiers Etats.

Comme pour les JO, ce n’est pas toujours le meilleur qui gagne mais le mieux placé. Ici, il s’agit d’abord de se retrouver sur la liste, la bonne et indispensable cerise sur le gâteau, en situation d’être éligible. Pour la droite majoritaire dans les Alpes Maritimes, il est plus facile, en étant inscrit sur la liste UMP en lice pour les sénatoriales, de décrocher la timbale. Ainsi, il ne fait aucun doute que Jean Pierre Leleux sera sénateur ainsi que Colette Guidicelli (1ère adjointe du maire de Menton, J.C. Guibal et… sa femme), Louis Nègre et Marguerite Blazy (lire ici notre article. Ce sera plus délicat pour Charles-Ange Ginesy.

En effet, le sénateur sortant, Pierre Laffitte, malgré ses 83 ans, a confirmé son intention de défendre chèrement sa place. Plus aléatoire, le score que fera la gauche socialiste qui serre les rangs dans l’espoir de placer sur orbite Marc Daunis, le maire PS de Valbonne. Elle aurait bien besoin des voix des communistes qui, encore une fois, se la jouent perso… et plus encore des dissidences des divers droits. Elle compte aussi profiter des rivalités au sein de la majorité départementale. Elles sont nombreuses et qui sait ce qui peut arriver dans le secret des urnes…

Le clivage dans l’extrême ouest du département, à l’heure des règlements de compte et des comptages de voix, peut créer quelques surprises. Le clan Brochand qui n’a pu placer Anny Courtade aux sénatoriales mais fait échec aux candidatures de Jacqueline Héricord (conseillère générales battue par David Lisnard au dernier rendez-vous) et de Josette Balden (adjointe de Michèle Tabarot), troublera-t-il le jeu ? Que décideront les grands électeurs de Cannes, Théoule, Auribeau… dans l’isoloir ? Contribueront-ils à offrir à la gauche leur premier sénateur ? Tout est toujours possible en politique. Souvenons-nous de Jacques Chirac. En trahissant Giscard d’Estaing, après avoir fait de même avec Jacques Chaban Delmas, il contribua à faire élire… pour deux mandatures présidentielles, François Mitterrand.